vendredi, septembre 10, 2004
-54. Improvisons.
Il n'y aura pas de posts de main ni dimanche. Lundi peut-être. Mais, pour me faire pardonner, dès mon retour, je vous montrerai des photos qui rendent le kiki tout dur.
« L'air est pur, la route est large, le clairon sonne la charge ». Chanson connue.

Un château, des gonzesses délurées. Mélangez. Consommez chaud.
jeudi, septembre 09, 2004
-55. Lisez pas celui-là, il est déprimant.
Aujourd'hui, j'ai du mal. Pas d'événements à raconter. Journée d'hier maussade et soirée passée dans la crise. A deux heures du matin, « Toc toc toc, police, ouvrez, c'est quoi ce bordel ? Les voisins se plaignent. » « C'est rien, c'est rien, messieurs, entrez, regardez par vous-même. C'est la vie qui passe, c'est l'enfance qui coince, c'est le rhum. Je vous fais un café ? »
Au boulot, en ce moment, je regarde les autres marquer des points. La jalousie forme une boule de haine dans mon ventre mais je respire et j'attends mon tour en essayant de ne pas m'affoler.
Hors boulot, la contagion de ces incertitudes m'empêche de trouver mes marques. Je flotte.
Je cherche un truc qui rigole autour de moi.
Inkorrektes ? Comme d'habitude, c'est l'indifférence et le silence qui répondent à sa diffusion. Je devrais être habitué. On me parlera peut-être de ce porno-là dans six mois, dans trois ans. Mais sa naissance, sur Canal, est un non-événement. Comment faire son deuil d'un film s'il n'existe pas ?

Tu le sais, toi ?
mercredi, septembre 08, 2004
-56. Un subtil mélange de tout et de n'importe quoi...
Voici un morceau choisi de Patrick :
« [...] D'une part, nous avons tous besoin d'un jardin secret, d'une sexualité avec soi-même. Cela nous permet d'abord de découvrir notre corps, d'apprendre à l'utiliser. Ensuite, c'est une extraordinaire source de fantasmes, donc de créativité. Cela permet également d'atteindre une certaine forme de relaxation, bien difficile à atteindre sans ça. Et quelle formidable générateur de libido à exploiter avec d'autres. Et puis ça fait bien plaisir !!! Alors, la pornographie tout(e) seul(e) : OUI ! Ensuite, l'utilisation de la pornographie en couple (par opposition à la masturbation solitaire), se révèle aussi être un jeu extraordinaire. Les tabous s'en trouvent laminés, la complicité considérablement accrue, et la connaissance de l'autre - indispensable dans une relation amoureuse complète - améliorée. Voire un bon film porno, lire un roman, une revue ou une BD, jouer à des jeux érotiques avec son partenaire est souvent source de rires et, bien évidemment, de plaisirs. Alors la pornographie en couple : OUI ! En fait, il ne faut pas dissocier masturbation et copulation (dieu que ces termes sont laids). Il ne s'agit en fait que deux aspects d'une vie sexuelle équilibrée et que chaque personne devrait être en mesure de pratiquer sans préjugé, ni tabou. Dans ce contexte, la pornographie est indispensable. N'oublions pas que nous sommes tous des obsédés, c'est notre nature profonde. Par contre, nous ne sommes pas tous prêts à l'assumer. A bon entendeur... »
Tucléide aussi, a eu du succès avec sa citation d'Aristippe. Elle sera en exergue des invitations au vernissage prochain de la revue « Bordel », au Hustler Club. et elle plait énormément à Marie.
Sinon ? Sinon quoi ? J'attends toujours de pouvoir commencer à me mettre vraiment au travail. Je ne m'inquiète plus trop. Je sais que dès que la machine sera lancée je me plaindrai, au contraire, qu'elle tourne trop vite et m'épuise. Je suis un râleur par nature.
C'était l'anniversaire de Luigee hier soir. Amicale soirée autour d'un très bon poulet à l'ancienne (les fonds d'artichauts dans le fonds de sauce, bravo !) On a fait des jolies photos.

mardi, septembre 07, 2004
-57. Porn addicts.
Bon, on arrête avec le Japon.
Un Eric (un nouveau dans ma boitimèle) me demande, dans un long courrier : « En quoi le cinéma porno, même sous sa forme la plus positive (la vôtre), en quoi ce cinéma est-il utile ? Certes il répond à une demande, mais n'enfonce-t-il pas les gens dans leur solitude ? Pour moi, le cinéma porno est tout de même la rançon de la solitude - ne rend-il pas la relation réelle plus difficile, par l'apaisement et le bonheur illusoire qu'il apporte ? Ceux qui prétendent qu'il est dangereux ont-ils donc tout à fait tort ? Si je vivais harmonieusement ma sexualité, aurais-je besoin encore de ça ? »
Hé hé, il parle de lui-même, le Eric. Je me suis aussi souvent posé cette question. Le porno coupe-t-il du monde réel ? Est-il une dangereuse illusion, un piège qui se referme sur le spectateur et l'empêche de profiter de sa sexualité avec des humains de chair et d'os ? Dans mon cas, oui, en partie. Je suis un compulsif, un accro du sexe filmé depuis mon adolescence et, même si j'ai eu la chance profiter un peu beaucoup passionnément du sexe réel, les moments de branlette solitaire devant des images animées restent pour moi indispensables. C'est pour dominer et comprendre cet instinct-là que je suis devenu professionnel du trou de balle. Suis-je seul dans ce cas-là ? Certainement pas, sinon la pornographie ne serait pas un si gros marché global. Nous sommes beaucoup de mâles à préférer souvent la fréquentation des tubes cathodiques à celle des femmes.
Pourtant.
Est-ce la pornographie qui a fait de moi un branleur compulsif ? Ménon. A quinze ans, alors que je n'avais pas accès au porno, je me le fabriquais moi-même en photographiant mes copines de classe à poil. Aujourd'hui, si on me coupait d'internet et des cassettes, je ferais pareil, je me fabriquerais mon propre porno en photographiant les culottes des filles dans la rue. C'est l'obsession qui génère la pornographie, pas l'inverse.
D'autre part. Ceux qui sont programmés pour se réfugier dans la solitude du virtuel trouveront toujours une drogue qui leur convient. Jeux vidéos, films gore, sitcoms ou reality-shows, collection de timbres, héroïne... On trouve des accros à tout. Et dans ces cas-là aussi, le désir de fuir le monde réel précède la découverte de la drogue.
Pour résumer, soyons épicuriens. Veillons simplement à ce que la somme des déplaisirs que nous cause notre addiction ne soit pas supérieure au plaisir qu'elle nous apporte. Pointalaligne.
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Plus tard...
Je viens de recevoir, d'un certain Tucléide, un éclairage intéressant sur mon post de ce matin. Je vous en donne un extrait.
"Par contre, il était une école qui allait plus loin, c'était les Cyrénaiques d'Aristippe, qui eux vantaient tout plaisir tant qu'il ne versait pas dans l'excès. Je me souviens notamment de cette histoire : Aristippe marchait à côté d'un de ses disciples quand ils passèrent à côté d'un bordel (vous comprenez que j'aie fait le rapport avec vous...). Les prostituées interpelèrent les péripatéticiens en termes galants, et le disciple détourna la tête en rougissant. Aristippe lui dit alors "Pourquoi détourner la tête ? Il n'y a pas de honte à aller au bordel. Ce qui est honteux, c'est de ne pas pouvoir en sortir."
Pertinent, n'est-il pas ?
lundi, septembre 06, 2004
- 58. Je veux aller au Japon.
« [.] J'y vis depuis à peu près 4 ans maintenant. Tu devrais essayer une fois de venir pour voir. Pas sûr que cela te plaise, mais on boit beaucoup et on baise pas mal donc ça te ferait déjà deux raisons pour venir. En tout cas, c'est un peu comme New York. Soit on aime, soit on déteste, mais on ne reste pas indifférent.
Pour en revenir au X ici, il faut déjà se faire une idée du contexte. Comme beaucoup de pays d'Asie, la perception du sexe n'a pas été biaisée par 2 millénaires de culture judéo-chrétienne. Par exemple le rapport entre sexe et argent n'est pas un tabou. Si une personne accomplit un acte sexuel en échange d'une rémunération c'est un choix qui ne concerne qu'elle. Cela favorise grandement la production de matériel érotique et/ou pornographique. [.] Il n'y a pas de honte à acheter ce genre de produits. Le nombre de mecs qui lisent des mangas de cul dans le train m'a sidéré à mon arrivée. Il y a de tout, des vieux, des jeunes, des femmes. Le réseau de distribution est aussi impressionnant. La plupart des revues sont vendues dans les 'convinient stores', sortes de micro-supermarchés ouverts 24/7 où l'on trouve de tout : clopes, alcool, nourriture, piles, capotes, vêtements etc. [.]
En ce qui concerne la créativité/perversité des produits disponibles ici, je partage ton opinion sur un X plus ludique. Plus réel en quelque sorte. Mais je pense qu'il y a aussi un autre facteur important qui a contribué à cette créativité : la censure. Cela peut paraître paradoxal a priori. La loi stipule que les zones génitales sont prohibées, que cela soit video/photo/dessins etc. C'est un reste des lois que les Américains ont imposées après la seconde guerre mondiale. On dit qu'il y a encore un service spécial de censure à l'aéroport de Tokyo spécialisé dans le 'grattage' des revues pornographique d'origine étrangère et qui élimine systématiquement poils, bittes ou chattes. Tu en conviendras, vendre de la pornographie sans montrer de zones génitales est un exercice difficile. De cette difficulté est née une panoplie de situations plus perverses, plus psychologiques en quelque sorte, pour exciter le client. Ce n'est pas un hasard s'il y a énormément de bondage, de scato/uro ou de bukkake ici. Pour les plus sensibles, il y a par exemple les films où les filles participent par à un match de volley nues ; avec moult ralentis au moment où elles sautent par exemple.
J'avoue que cela m'excite. Peut-être parce que c'est très différent de ce qu 'on a l'habitude de voir. Je pourrai continuer à te parler du sexe au Japon mais on sortirait un peu du cadre de ton post. Je te remercie juste d'avoir un peu mis à l'honneur ce pays qui m'est cher.
A plus sur ton blog.
Marc »

Oui. Je savais, par des amis japonais ou par des amis ayant fréquenté le Japon, la plupart des choses que Marc nous raconte ici. C'est fascinant. Mais je n'ai aucune envie d'aller faire du tourisme là-bas. Quand on est touriste, on ne comprend rien. Le rêve que je garde au chaud depuis des années, c'est de réussir à tisser des liens professionnels avec le Japon. J'adorerais être invité à y montrer mes films (je suis sûr que French Beauty, par exemple, amuserait énormément les Japonais) et j'adorerais pouvoir y tourner. Un « Tokyo Ga » sexuel, par exemple, un docu-fiction explicite qui rendrait compte de cette extraordinaire différence. Y a-t-il un producteur, un diffuseur, un organisateur de festivals, un distributeur japonais dans la salle ?

Une autre chose qui me plaît chez ces gens-là, c'est leur respect pour les arts graphiques. Leurs magazines, calendriers, bouquins, affiches sont trois fois mieux imprimés que chez nous !
dimanche, septembre 05, 2004
-59. Idols, zenra, ashikoki, tekoki...

Quelle énergie, quelle créativité, quelle merveilleuse folie et impertinence dans les concepts et les mises en image ! Ben oui, le japon est une civilisation de l'image, les japonais ont inventé et fabriquent tout notre équipement audiovisuel, appareils photos, caméras, lecteurs, enregistreurs. C'est normal qu'ils sachent si bien s'en servir. Quelques exemples. Cent filles réunies autour de trois hommes nus, jouant librement et faisant les andouilles avec leurs pénis.

Des sessions de sport nu, volley-ball, gym, réunissant plusieurs centaines de participantes. Des ballets classiques exécutés nus et pendant lesquels les interprètes font l'amour. Des pianistes classiques qui font caca en jouant du Chopin. Des vidéos tournées dans les rues, dans les trains, dans les cliniques, les salles de sport...

Ils aiment, contrairement à nous, que le sexe soit rattaché au monde réel, à la société, la culture. Ils passent du soft le plus exquis au hard le plus répugnant avec une ingénuité et une simplicité désarmante. Dis-moi quel X tu as, je te dirai dans quelle société tu vis. Je ne connais pas le Japon, mais il parait évident que leur rapport à la pornographie est beaucoup plus simple, frontal et ludique que le nôtre.

En plus, j'adore leurs jaquettes.
Et sinon ?
Sinon quoi ?
Ah oui, "Korrektes" diffusé hier par C+. Trois drops pendant la diff. Bravo. Les coupes, encore plus violentes et arbitraires que je ne m'en souvenais. La petite Manon m'a appelée juste après le générique de fin pour me dire qu'elle avait vu le film avec des tas de copains, que tous avaient adoré et que c'était le plus beau jour de sa vie.
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