samedi, avril 10, 2004
-182. Ca-y-est, on est à la moitié !

Mais non. Quelle idée. Je continue, bien sûr. A vrai dire, en ce moment, il se passe pas mal de choses autour de moi, dans ma vie privée, dans ma vie professionnelle, des choses dont je ne sais pas très bien quoi penser et sur lesquelles j'ai donc du mal à écrire. Tout va bien.

Je suis déstabilisé. Le vieux crocodile psycho-rigide sort de son marais et explore des mondes nouveaux. Des gens que je croyais pas sympas me font des cadeaux inespérés, des situations que je croyais sans intérêt s'avèrent porteuses de plein d'espoirs, je cesse de grogner, je m'étonne. Je me plaignais dans une période de cyclothymie récente de ne pas faire de films et on vient de m'en commander onze. A livrer avant septembre. Gag. Plus des projets qui avancent, plus, plus, plus. Les vacances, ce sera pour 2005. Lola, Titof, Danny et Junior m'ont traîné hier soir dans un bar pédé. Ils étaient tout fiers de l'exploit. Sales gosses ! La nuit, je regarde Lola dormir, c'est bô.

Ce matin, elle m'a rasé le crâne. Montage tout le week-end. Faut livrer, faut livrer. Je sais pas où on va mais on y va.
vendredi, avril 09, 2004
-183. Problèmes de casting.

De haut en bas et de gauche à droite : Emma, Tizziana, Janet, Mahé, Lola, Tatiani, Sylvie. Je ne peux pas vous montrer les visages des trois dernières parce qu'elles n'ont pas encore tourné pour moi.
jeudi, avril 08, 2004
-184. Blogguer pour ne rien écrire.

Titof, Loulou, Lola, Danny et votre serviteur devant leurs pizzas. Exceptionnellement tranquilles.

Titof : « Moi je suis intermittent du pédé, je pointe à l'ass & dick »

Paris by night. Vroum vroum. Lola et moi avons fait la fermeture du Barrio Latino. Salsa et gin tonic. On sait pas de quoi demain sera fait, profitons d'aujourd'hui.
...
Commentaires amusés ou tendre à propos des 31 filles d'hier. Oui, je suis bien d'accord avec vous, c'est vertigineux. Tous ces corps, ces chairs, ces dons de soi anonymes, ces histoires et ces frissons promis dont on ne saura jamais rien. Tiens, en v'là deux nouvelles. Celles-là, je leur ai promis qu'on bosserait ensemble. Malheureusement, pour mon prochain tournage, je ne fais que des scènes bi. Ce sera trop hard pour elles...

Y'a rien dans ce blog ? Vous êtes déçus ? Vous énervez pas, je prends mon élan. Je sais pas où on va, mais on y va.
mercredi, avril 07, 2004
-185. Trente et une filles qui s'offrent...

Il y en a trente et une, ici. Trente et une filles qui ont suivi le conseil d'une copine ou répondu à une annonce, qui sont venues me trouver, de qui j'ai fait quelques photos. Je ne reviens pas sur ce vertige des castings, des rencontres, j'ai déjà pas mal écrit là-dessus. Ces trente et une là, je n'ai jamais travaillé avec elles. Pourtant, je suis sûr qu'elles avaient toutes un truc exceptionnel à offrir.
mardi, avril 06, 2004
-186. Shocking isnt'it? (Dernière.)
François envoie une remarque amusante :
« L'argumentaire néo-féministe pour l'abolition de la prostitution et la sanction du client fait souvent référence à la sexualité masculine qui serait intrinsèquement violente et égoïste. Les prostituées y sont toutes présentées comme les victimes féminines de cette violence masculine (on ne parle pas ici des proxos mais des clients). Or je viens de lire chez mon dentiste une statistique toute récente qui montre que plus du tiers des personnes prostituées sont... des hommes, dont environ la moitié fournissent leur services à... des femmes ! On devrait aller plus souvent chez le dentiste, leurs salles d'attente est une source d'information passionnante...
François »
Et Piou a écrit à l'Attention pour leur dire ce qu'elle pensait du papier. Voici son courrier.
----- Original Message -----
From: piou
To: courrier@lattention.com
Sent: Monday, April 05, 2004 5:09 PM
Subject: "La pornographie bagne sexuel" par Isabelle Sorente
Bonjour,
Je suis une femme spectatrice de film X à l'occasion et j'ai lu le petit plaidoyer d' Isabelle Sorente intitulé "GANG BANG La pornographie, bagne sexuel industriel".
J'avoue être choquée, non pas par le descriptif de la situation actuelle de l'industrie du cinéma X , mais par les innombrables amalgames de cet article qui aboutissent à ce descriptif...
Comment comparer les actrices X aux victimes de la torture ?
Je cite :
"Il faudrait traiter les rescapés de ce bagne moderne avec le même respect, les mêmes précautions que les rescapés de la torture. "
Je vois bien là que Dame Sorente n'a de sa personne, jamais subi le moindre acte de torture (et c'est tant mieux). Personnellement je préfèrerais tourner dans un film de cul que de me faire torturer pendant la guerre d'Algérie ou avoir été à Auswitch... qu'est ce que c'est que cet amalgame ? C'est honteux quand on pense aux véritables victimes de la torture.
Certes oui, des films de cul crados il en existe, des films amateurs pour la plupart, de la zoophilie , pédophile, des mises-en-scène de faux viols, et vas-y que je te défonce en te mettant la tête dans la cuvette des toilettes...
Bref, oui, ça existe mais ce marché est très minoritaire dans le monde du X et économiquement échantillonnaire...une poignée de sable sur la plage. Maintenant si vous voulez lutter contre ça, celà est tout à votre honneur.
Certes oui, les bobos ça existe, les saignements aussi car c'est un métier très difficile et le corps doit être prêt pour ce genre de performance. C'est très regrettable et je suis d'accord avec vous Isabelle, ces désagréments quand ils sont connus gâchent le plaisir du spectateur. Ceci dit, quand Jackie Chan se démonte une épaule dans une cascade on n'en fait pas tout un fromage (et pourtant ça doit faire super mal!). En attendant si cela arrive à une actrice, je me doute bien que le réalisateur arrête la scène ou prend au pied levé une autre actrice pour la remplacer (cf: "Porno Blues" De John B Root, Ed. La Musardine, p60)
Je ne parlerais que très brièvement du fait que la plupart des actrices seraient d'anciennes victimes de viol ou d'inceste car ce genre de psychologie de supermarché me fait doucement sourire aussi sûrement qu'il me glace le dos... il y a peut-être des cas particuliers à ce sujet, c'est sûrement le cas pour certaines mais pas d'amalgame ou de raccourcis par pitié, toutes les actrices ne sont pas à mettre dans le même sac, toutes ne sont pas des victimes (loin de là), toutes ne sont pas psychologiquement instables, débiles, névrosées...la plupart sont des femmes volontaires et qui osent.
Maintenant je ne sais pas ce que l'on raconte ou ce que l'on voit dans "Shocking Truth" mais rien qu'a la lecture du titre je m'en doute.
Peut-être avez-vous été choquée par ce documentaire (et fort justement sans doute car c'est sûrement son but) mais sachez que cela ne reflète en rien une quelconque réalité.
Les Gang Bang sont des cas particulier et ne reflètent rien de l'industrie du X business. Il y a des films très regardables dans ce milieux, très émotionnels, bien travaillés où les actrices et acteurs sont respectés autant que le spectateur. Il y a même des Gang Bang regardables et qui ne se déroulent pas forcément avec 2 ou 300 mecs...faut voir que vous prenez aussi les cas les plus extrêmes pour expliquer la pornographie à vos lecteurs.
D'ailleurs êtes-vous déjà allée sur un tournage X ? Je ne vous connais pas mais à en juger vos propos je suis sûre que non.
Vous nous dites que vous vous êtes intéressée à l'envers du décor. Eh bien moi aussi . Et c'est pourquoi je pense exactement le contraire de ce que vous pensez.
Maintenant si vous n'aimez pas les Gang-bang fallait le dire mais de là à mettre à mal toute une profession...
La prochaine fois, parlez nous de "Shoking Truth" ou des Gang Bang si vous voulez mais n'essayez pas de donner une valeur universelle à votre article en le rattachant à la pornographie dans son ensemble car on se tourne là sensationnalisme. C'est un peu trop facile.
Jessie
De: "L'Attention"
À: "piou"
Objet: Re: "La pornographie bagne sexuel" par Isabelle Sorente
Date: Mon, 5 Apr 2004 17:18:48 +0200
Bonjour,
merci de votre courrier. Il est transmis à Isabelle Sorente et sera publié, sauf si vous ne le souhaitez pas, dans une page "Courrier" qui sera mise en ligne avec d'autres réactions (à d'autres articles également), dans le courant de la semaine prochaine.
Bien à vous,
"L'Attention"
...
Bon. Allez. Sur ce sujet-là, ça suffit. Demain on reviendra à des considérations futiles.
Bisous.
lundi, avril 05, 2004
Hi hi.
Le débat est clos.
Merci madame Sorente d'avoir résumé un documentaire pourri.
"Demain, je résume mein kampf, et je prouverai que le port de la moustache est dangereux et devrait etre controlé"
Bon, et les hommes ? Titof, lui aussi il s'est fait péter la rondelle, donc il est victime, il va devenir un animal, un rien, moins que rien. Le pauvre, faut le sortir de la, il va finir toxicomane, prostitué, sidéen et mourra d'une hémorragie de l'anus.
Fais quelque chose, john.
Sauve le monde
(enfin, si t'as deux minutes).
Moi j'ai pas le temps, j'ai des choses a faire de mes fesses.
Zomygg"
-187. Il pleut de la merde chez les cons.
...
Bonjour Cerise.

On attend tes photos !
...
What else? Il pleut de la merde chez les cons. Pourquoi faut-il qu'on soit toujours éclaboussés ?
On revient sur Shocking Truth et l'article de I. Sorente. Voici encore François, avec quelques lumineuses infos :
"Je viens de lire l'article critique sur "Shocking truth" envoyé par Roland. Excellent.
Il est intéressant de se rappeler que la Suède, après avoir été un exemple d'État social et de libération sexuelle, est depuis quelques années en plein retournement politique. Parallèlement à une politique économique néo-libérale de démantèlement des services publiques, on assiste à un retour du puritanisme luthérien porté principalement par des parlementaires sociales-démocrates comme Inger Segelström. Et, toujours sous prétexte de défense de la dignité de la femme, ce pays est devenu le premier d'Europe à voter une loi ré-interdisant la prostitution et punissant les clients. A en juger par ce qui se trame ailleurs, le "modèle Suédois" fait toujours recette, mais chez les réacs cette fois !
Ajoutons que l'argument d'Inger Segelström ("Cette femme est violée même si c'est pour un film et avec son consentement") est un classique de la rhétorique néo-féministe. L'idéologie exige qu'une femme ne puisse consentir à des rapports sexuels non désirés que forcée et dans la souffrance. Et si quelques une disent le faire par pur intérêt financier et de leur plein gré, et bien elle mentent ou sont tellement aliénées par le système qu'elles ne sont plus capables de prendre leurs décisions librement. Imparable ! Lire à ce sujet "Fausse route" d'Elisabeth Badinter et - sur le mode ironique - "Qu'avez-vous fait de la révolution sexuelle" de Marcela Iacub. Deux féministes inquiètes de la dérive répressive que prend le mouvement sous l'influence anglo-saxonne et pour la plus grande joie des ayatollah de tous bords.
Cordialement
François"
Une photo! Une photo!
Ouais. Une photo de plaisir, pour faire mentir les méchants.

Encore une fille violée... T'as pas honte, John ?
dimanche, avril 04, 2004
-188. Action, réactions.
Et d'abord, merci à Roland qui m'a transmis un lien vers un très intéressant commentaire critique du doc « Shocking Truth « (pour ceux qui lisent l'anglais). http://www.acc.umu.se/~samhain/summerofhate/video.html
Voici un best of des réactions.
« J'aime la sodomie, j'aime faire des gorges profondes, recevoir du sperme sur le visage et je fantasme sur les gang-bangs. Mais je vous jure, Madame Sorente, mon papa ne m'a jamais violée.
Périhélie. »
« Le texte de Sorente est édifiant.
En effet, elle ne peut pas faire un article et prendre pour argent comptant ce qui est raconté dans un documentaire, alors que elle même dit qu'on ne peut pas faire confiance aux images des films porno qui sont coupées et montées pour ne garder que le meilleur !! C'est un paradoxe incroyable !! Ce doc est lui aussi monté et coupé pour ne conserver que ce qui va dans son sens !! Bref ça ne tient pas la route, et je dirai même que c'est dangereux. Comme tu le dis en commentaire, si le débat en reste là, alors au secours !...
M. »
« [.] je suis assez effaré par l'amalgame (volontaire ?) qu'elle fait entre pornographie, prostitution et, ce que j'appellerai, la prostitution pornographique. Soit cette dame ne connaît pas son sujet, soit elle n'en développe que le coté obscur, et c'est pire.
Quand elle évoque les gang-bangs à la chaîne, pourquoi ne précise-t-elle pas que les participants mâles paient leur tour ? Il s'agit bien là d'une prostitution moderne qui n'a pas grand chose à voir avec la pornographie, même si "l'exploit" est filmé et vendu sous le label "film X".
[.] je crains bien que le propos de Mme SORENTE, dont l'intelligence n'est pas à mettre en doute, relève plus de la diabolisation habituelle de la pornographie que du reportage journalistique sérieux. [.] Si elle avait été rigoureuse, Mme SORENTE aurait expliqué que les dérives détestables qu'elle décrit sont dues essentiellement à la marginalisation organisée d'un art qui fait peur. Le rédacteur en chef de "BEAUX ARTS" n'écrivait-il pas, il y a quelques semaines, que la pornographie était le dernier art subversif ? Apprendre à ses concitoyens à bien faire l'amour, n'est-ce pas leur apporter la liberté ? l'égalité ? et enfin la fraternité ? Les hommes forceraient-ils toujours les femmes à se voiler si leurs relations sexuelles étaient pleines et satisfaisantes ? Ce sont là les vraies questions. Et nous n'arrêterons pas les abus, tant que nous n'amènerons pas d'alternatives véritables.
Nous viendrait-il à l'idée d'interdire les représentations/reproductions d'un corps qui danse, d'une voix qui chante, d'une main qui sculpte ou peint, d'un esprit qui exprime une idée, etc ? Non. Alors pourquoi, tant d'acharnement à vouloir interdire les représentations/reproductions du seul acte qui soit vraiment essentiel à la vie ? D'ailleurs, deux corps qui s'aiment ne sont-ils pas plus beaux, plus enivrants, plus fascinants que tous les autres arts réunis ? D'ailleurs, Mme SORENTE, et de quoi parlent la majorité de nos plus belles oeuvres ? [.]
Lorsque, en tant que spectateur, on a visionné un film X, fait sans douleur, avec du vrai plaisir entre adultes consentants, on sait faire la différence. C'est aussi un apprentissage. Alors, je n'ai qu'un conseil à donner à Mme SORENTE : qu'elle se fasse inviter sur un tournage de John B. Root ! Et on verra ce qu'elle en pense...
I&P »
J'ai gardé frère François pour la fin :
« Le texte de "L'Attention" est typique. Amalgame, généralisation abusive, étalage de sordide et tout le toutim. On trouve la même logique dans les réquisitoires contre la prostitution (aucune différence entre les victimes des réseaux maffieux et la péripatéticienne du coin ou la poule de luxe), la violence conjugale (traiter sa femme de conne ou la tuer à coups de tisonnier c'est pareil), le harcèlement (quelques petits chefs abusent de leur autorité donc toute la hiérarchie mâle n'est qu'un ramassis de violeurs), etc.
Mais le paragraphe intitulé "Virtuel mortel" est particulièrement tordu puisqu'il se termine sur une adresse aux "amoureux de la chair, des odeurs, de la sueur, des infinis jeux du sexe" (auxquels Mme Sorente semble revendiquer l'appartenance) au nom d'une sexualité supposée "réelle" par opposition à l'ignominie "virtuelle" des "spectateurs onanistes". Lesquels sont évidemment des psychopathes (sic).
Mais à trop amalgamer, à force de raccourcis et de généralisations on finit par dire des bêtises.
Ainsi donc, si l'on nous privait de notre "jouissance virtuelle" nous serions incapables de trouver "d'autres ressources pour nos plaisirs onanistes". Rassurons cette dame, les capacités fantasmatiques de nos cerveaux sont plus riches que le contenu de n'importe quel film porno, lequel est surtout un agréable stimulant ou complément du plaisir (en attendant d'être une oeuvre d'art comme le souhaite John). Mais attention, les fantasmes individuels peuvent être carrément incestueux, pédophiles, zoophiles, coprophages, gérontophiles, thanatophiles voire sorentophiles ! Vite, interdisons les fantasmes !
De même, on laisse entendre que les amateurs de porno n'ont pas de vie sexuelle "réelle", qu'ils ne savent pas ou plus "jouir de chair, d'odeur, et du poids de la présence vivante et souffrante d'une femme." Là encore, rassurez-vous, Madame, nous n'en somme majoritairement pas là. Peut-être même certains de vos propres camarades de jeux visitent-ils explicite-art.com pendant votre sommeil... Et puis vous avez de drôles de fréquentations. Car seuls quelques sadiques peuvent jouir de la présence souffrante de qui que ce soit !
Quand aux victimes des troupes serbes elles seront ravies de savoir qu'il ne leur serait rien arrivé si lesdites troupes avaient visionné "Shocking truth" au lieu des films pornos dispensés par leurs chefs. Chère madame, les soldatesques de tous poils n'ont pas attendu l'invention de la vidéo pour violer et massacrer. C'est la haine, le mépris et la souffrance de l'ennemi qui fait bander les soldats violeurs ! Au point que je n'exclurais même pas que la vision de vos "documentaires backstage" puisse éventuellement les stimuler.
Enfin, je note qu'une fois de plus il n'est nullement fait mention des femmes amatrices de pornographie (désolé j'en connais). Ce genre d'omission sexistes est une constante des campagnes néo-moralistes.
Voilà. Ouf, ça fait du bien. Vite une bonne branlette !
Amitiés
François
PS:
une fois de plus, ton commentaire est parfait. Une petite remarque toutefois concernant "l'observatoire destiné à veiller au respect des personnes employées sur les tournages". D'accord, naturellement. Mais à condition que sa composition ne soit pas celle des "comités d'éthique", soit: un curé, un rabbin, un imam, un représentant de Familles de France et quelques bien-pensants de la "société civile". »
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