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chronique légère, aphrodisiaque et digeste: écrite un jour pair, avec alcool.

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chronique que tu lis si tu veux mais que tu te plains pas d’avoir mal à la tête après: écrite un jour impair, avec alcool.

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samedi, mai 15, 2004

-149. Une pute et une hardeuse. 

Je recevrai au bureau, vers treize heures, une certaine L. qui vient se présenter pour devenir hardeuse. L. m'a contactée il y a un peu plus d'une semaine, par mail. Un mail, deux mails. Elle insistait. Je lui ai demandé une photo. Elle me l'a transmise. La voici.



Avec sa photo, elle m'écrivait qu'elle habitait en Suisse. Je lui ai donc demandé de me contacter quand elle passerait par Paris. Mais elle a appelé. Une fois, deux fois. Elle a fini par m'avoir au téléphone. C'était une conversation adorable. Elle était toute émue de me parler. Me tutoyer ? Oh, « c'est difficile, vous êtes quand même monsieur B. Root, alors. » Une des premières choses qu'elle me dit, c'est qu'elle travaille dans la prostitution. Comme pour s'en excuser. Je l'ai rassurée, je travaille avec beaucoup de prostituées, call-girls, hôtesses de bars... Oui. Mais ce qui la surprenait le plus, c'est de découvrir, en pratiquant ce métier dans un sauna pour hommes, qu'elle est une petite salope, une petite nympho. Ah ? « Oui, oui, depuis que je fais ce métier, je pense tout le temps au sexe, je pense à Julia Channel (L. est aussi métisse égyptienne, comme Julia) » Elle voulait venir, me rencontrer. Vite. Je lui dis qu'elle me rencontrera quand elle passera par Paris. Non, tout de suite, elle savait que j'ai des films en préparation. Mais le prix du voyage depuis la Suisse ? « Oh, c'est pas grave, je gagne bien ma vie. Samedi ? » Samedi. Elle arrive en avion. Quel enthousiasme, quelle détermination. J'aime ça, la détermination.
Quoi d'autre ? Ah oui. Adrianna...



Je lui ai demandé hier de participer au film. Elle a accepté. C'est une hardeuse pro ? Oui. C'est une hardeuse pro, une merveilleuse hardeuse pro. Caractérielle, énergique, drôle, avec un cul de rêve, qui apportera au film des étincelles dont il a grand besoin. Tant pis pour le dogme qui était de ne prendre que des amatrices...

//// bavé par |Reboot| @ 5/15/2004 10:52:44 AM

vendredi, mai 14, 2004

-150. Une daube hilarante... 

Donc, sauf erreur, j'y suis et je tiens un texte qui devrait convenir. Le sexe ? Outrancier, varié, excessif, drôle, tendre parfois. Contrasté en tout cas. La comédie ? Vaudevillesque généralement, philosophique à un franc soixante-quinze parfois, inattendue le plus souvent possible. Le thème ? Léger. Une bulle. Avec trois ou quatre retours sur la nappe de la pizzeria pour mettre le tout en perspective. Je l'ai lu hier à Lola et Titof qui ont aimé. Mais ils sont juges et parties ces deux-là, ça compte pas.



Voilà l'effet produit par le scénario sur ces deux-là. Encourageant, non ?

Je laisse donc reposer quelques jours (c'est comme une daube, un scénar, faut que ça fermente) et je passerai un dernier coup de balayette dessus. Restent les problèmes du casting. Pas réglés ceux-là et qui deviennent, après les refus successifs de Sandrine, Emma, Carla, Tizziana, Emilie, Sylvie, Estelle et Mélanie, un peu obsédants . Elles sont où les nanas incroyablement sensuelles et miraculeusement vivantes qui pourront faire vivre ces situations ? Youhou ? Personne ne répond. Va falloir s'adapter. Et je vais encore me faire reprocher, comme d'hab, de prendre des nanas qui ne ressemblent pas à des couvertures de magazines. Eh ben tant pis. Quand faut y aller, faut y aller.

//// bavé par |Reboot| @ 5/14/2004 12:29:41 PM

jeudi, mai 13, 2004

Des courriers marrants. 

Quelques images marrantes reçues par imèle.




Celle-là, envoyée par Alain V. Super. Années 50 ? Gonflé et beau.

Et puis celle-là, envoyée par "plaisirs et partage" (une vieille copine)



Allez voir sur www.lapoudre.com, c'est un gag rigolo.
//// bavé par |Reboot| @ 5/13/2004 06:52:16 PM

Ayé ! 

Et pof. Six heures de ré-écriture. Ah ah? Oh oh? Ca commencerait-y à ressembler à quequ'chose? Pas impossible...
Du coup, pour jouer, je viens d'envoyer une lettre à Catherine Millet qui vient de sortir un très beau hors-série d'Art Press "X-elles" consacré au sexe par les femmes (avec un papier qui parle entre autres de Loulou), en lui demandant si ça ne l'amuserait pas de venir faire un coucou dans le film. Ce serait drôle...
Toubicontynioude.


//// bavé par |Reboot| @ 5/13/2004 06:29:24 PM

-151. Les écueils du patronage et du film d'auteur raté. 

Le dîner d'hier soir avec une quinzaine de successfuls webmasters français s'est terminé tard, dans des rivières de champagne. Heureusement que ma moto connaissait le chemin. Ce matin, on y retourne. Museau Patrick, François, Benoît et les copains. Arrêtez d'avoir de l'ambition à ma place. Me foutez pas la pression. Faites pas comme mon copain et associé Eric qui me téléphonait pendant que j'étais en repérages et qui me disait « Jean, tu sais que plein de gens importants vont regarder le film, alors, fais un chef d'ouvre ». Un chef d'ouvre ? Bande de niais ! En cinq jours ? Ben voyons... Dans des conditions de production pareilles, n'importe qui déclarerait forfait. Si je réussis, ne serait-ce qu'un porno convenable, ce sera déjà beaucoup. Bref. Tordre le cou à ce scénario, nom de Dieu, lui serrer le kiki jusqu'à ce qu'il crache son dernier jus. Reprendre à l'origine... C'était quoi, l'envie originelle ? C'était de pondre (cf -167) : « . une chronique. Une tresse de petites histoires simultanées, les portraits et les petits destins parallèles de sept jeunes nanas pendant quarante-huit heures quelque part au soleil. Une « comédie érotique d'une nuit d'été » à ma manière. Un chassé-croisé sensuel et amoureux avec chants de cigales, bruits du vent, chants d'oiseaux, clapotis de l'eau dans les rivières du Sud de la France, sous le soleil exactement. Un truc aphrodisiaque, dédramatisé, tendre, drôle, léger, impertinent. » Oké. A cette envie de soleil s'est ajouté un titre « Inkorrekt(e)s » et l'envie de faire référence, même discrètement, à toutes les réflexions, introspections, jeux d'esprit et divagations qui ont nourri ce site depuis sa création en octobre. En plus, cette année, John B. Root aura dix ans (1994-2004). Si on pouvait projeter le film en salle, éditer le blog et faire la fête à l'automne, comme ce serait beau.. J'ai donc eu envie (troisième ambition) d'oublier tout ce que je savais sur le porno et de faire un machin qui ne ressemble pas aux précédents. Tant de choses. Lourd programme au milieu duquel je suis scotché aujourd'hui. Si je fais dans le grave, le sérieux, le métaphysique et les jours impairs (« Inkorrekt » est pas toujours léger) le film perdra sa qualité première qui est d'être un produit aphrodisiaque qu'on doit pouvoir regarder en se paluchant. C'est sa fonction. Si je suis trop léger et trop aphrodisiaque, je deviens futile. Si je montre beaucoup de scènes de sexe fortes, je m'enfonce dans mon propre ghetto et perds tout espoir de convaincre des publics nouveaux. Si je diminue la charge sexuelle du film, je trahis le genre. Et merde !!! Donnez-moi, ne serait-ce que dix jours de tournage et j'y arriverais. Mais là. Crotte de bouc ! Je vais surfer tout près des écueils du patronage pitoyable et du film d'auteur raté.
Danger ! Tut ! Tut, Danger. Tut ! Tut ! Danger !
J'ai tous les voyants au rouge.

//// bavé par |Reboot| @ 5/13/2004 11:44:42 AM

mercredi, mai 12, 2004

"L'excellent Patrick"... Le retour! !! 

Patrick est déchaîné. Quelles star ! Je vous mets la totale de son imèle ici. Patriiiiiiiiick !!!!!

Merci Ben, je vais m'empresser de lire ce bouquin. De mon coté, je te conseille les livres de Nancy FRIDAY ("Mon jardin secret", "L'empire des femmes") qui montrent bien que du point de vue sexuel, nous les hommes, ne sommes que des enfants arrogants et complexés... Mais quelle révélation et quel bonheur, quand enfin on admet la vérité. Quand on comprend notre complémentarité (et surtout pas notre égalité, dont on se fout car elle n'existe pas). Rappel : lorsque deux choses sont égales, c'est qu'elles sont semblables (CQFD).

Minute lyrique :
Nos ainés scandaient "faites l'amour, pas la guerre". C'était une autre époque, mais ils avaient raison. Maintenant, passons aux actes. Mais pour ce faire, nous devons éduquer et informer nos semblables. Passer outre les religions, passer outre les inhibitions mal placées. Et quel est le meilleur vecteur que le cinéma ? Amener du plaisir aux gens en leur montrant, en leur parlant de la réalité (même si ils ne l'admettent pas, ils la reconnaissent - la nature a toujours et aura toujours le dernier mot) est le meilleur moyen de les sortir de leur torpeur rigoriste. Il ne s'agit pas de tomber dans le libertinisme exagéré et agressif. Non. Il s'agit simplement de reconnaître que nous possédons tous un corps avec des fonctions primaires et essentielles que nous pouvons/devons utiliser pour notre bien être (et celui des autres). Et nous devons le faire voir, le dire, l'écrire. C'est bestial ? Ben oui. Mais que sommes-nous ? Tuer gratuitement n'est pas bestial, c'est vrai, car aucune bête ne tue pour le plaisir (excepté ce mammifère dit supérieur qu'est l'Homme). Alors revendiquons notre bestialité. Nous appartenons à un monde qui est magnifique et merveilleux. Et ce monde nous a fait le plus beau des cadeaux : la conscience. Et soyez sûrs que ce cadeau n'est pas gratuit (demandez à des scientifiques de vous montrer la moindre petite particule, énergie ou espèce qui ne servirait à rien : ils rigoleront !). L'Homme, tel qu'il a évolué, a deux rôles a jouer : se reproduire et mourir. Tout le reste est un passe temps sans intérêt inventé par des frustrés qui se croient supérieurs et qui sont certains de pouvoir "contrôler" cette vie qui n'auraient aucun sens sans ça !! Utiliser notre conscience pour essayer de contrôler notre évolution, voilà le challenge. C'est grand. Mais cela sous entend que si nous échouons, nous disparaitrons... Remarques, j'm'en fous, moi j'suis là (disais le jeune GW BUSH à sa jeune maman qui regrettait déjà ce qu'elle venait de faire aux Iraquiens...).

Où seraient Charlemagne, Malraux, Renoir, Lafayette, Hitler (bon, bah ça peut pas toujours être parfait), Napoléon, voire même notre John, si leur mère ne s'étaient pas envoyées en l'air ? Une putain de bonne question, non ? Même le Pape a une mère (j'suis pas sûr, je du le lire quelque part). Et en plus, elle aimait peut-être se faire partouzer ! Bon, je vous vois venir. Et oui, apparemment, il existerait une mère qui serait restée vierge. On a donc la preuve que la sodomie a au moins deux mille ans !!! (désolé pour les croyants, mais c'est trop drôle, et pas du tout irrespectueux dans mon esprit).

Alors quoi ? Laisser les femmes gouverner le monde ? Pourquoi faire ? Elles le gouvernent déjà (enfin, et malheureusement, pas partout). Ce qu'il faut faire, c'est arrêter de faire croire aux hommes que ce sont eux qui tiennent les manettes ! Nous sommes un tout. Homme et femme. Un seul être séparé pour des raisons techniques et pratiques. Regardez autour de vous, tout suit ce modèle (les + et les - électroniques, le 0 et le 1 de nos PC, etc...). Alors voilà, nous sommes tous un. Un homme et une femme (et pas toujours les mêmes, et pas tout le temps, c'est vachement plus rigolo) qui ne sont qu'une seul entité (désolé pour les homos, mais, pour le moment j'ai pas de réponse, si il y a des volontaires pour des théories fumeuses...). Et c'est quand qu'on le plus "un" ? Ben oui, c'est quand on baise ! Voilà pourquoi c'est si important. Voilà pourquoi c'est la fonction vitale par excellence. Voilà pourquoi John a raison de vouloir atteindre la pornographie ultime, celle qui montre le plaisir partagée, la messe des sens et la communion des corps et des esprits. Et voilà pourquoi je l'encourage à continuer.

Bon, je m'arrête, je vais devenir relou.

L'excellent Patrick (j'aime bien ce surnom...).

//// bavé par |Reboot| @ 5/12/2004 07:49:10 PM

Quoi, ma reum? Qu'est-ce qu'elle a ma reum? 

Ben. Elle écrit ça:

Excellent Patrick,
Un bouquin à lire d'urgence, sur la femme, et la façon dont l'église catholique a étouffé le culte de la Déesse, et le sexe, et sur Michel Ange, et l'Opus Dei, et la cryptologie, et tout... Sous la forme d'un polar passionnant : Dan Brown, titre en anglais : The Da Vinci Code, je crois que c'est traduit sous le nom de Le Code Vinci.
Salut. Si j'ai bien compris, on admire le même homme !

//// bavé par |Reboot| @ 5/12/2004 06:01:16 PM

-152. Film de femmes, film de biroute, film de rien du tout. ? 

Cinq ou six imèles à propos de Melissa, de la sexualité des nanas et du texte de Patrick.

Ouane. François.


« Il est fichtrement intéressant, Patrick.
Je me rappelle que Brigitte Lahaye au sommet de sa gloire rêvait déjà de films "classiques" dans lesquels "la caméra ne s'arrêterait pas à la porte de la chambre à coucher". De beaux scenarii avec des intrigues, du sentiment, du suspense, de la passion et... des scènes de sexe explicites.
Mais instinctivement, cette idée m'a toujours semblé bizarre. Pas choquante mais un peu incongrue. Le X, comme la SF, le polar ou le western est un genre cinématographique, donc par définition pas "tout public".
Les films de genre peuvent être bons ou mauvais, banals ou imaginatifs, beaux ou moches mais si on tente de les faire sur mesure pour la fameuse ménagère de moins de 50 ans (fait ieche celle-là), généralement on les édulcore tellement que les vrais amateurs les trouvent mauvais. Et sans garantie que ladite ménagère les aime pour autant.
Je suis convaincu que Patrick a raison, les femmes aiment le sexe mais il n'est pas convenable de le dire. Tellement pas convenable que beaucoup ne se l'avouent pas à elle-même ! Combien de fois n'ai-je pas entendu "Je n'aime pas le sexe, j'aime faire l'Amour". Avec une majuscule, attention, ne pas confondre ! Et d'ajouter "le meilleur c'est la douceur et la tendresse".
Sous entendu "je suis pas une salope". Discours convenu romantico-chrétien bien souvent démenti dans l'action.
Alors peut-être, cette fois-ci ou une autre, un films qui inciterait à dépasser le manichéisme de "la maman ou la putain", voilà un joli défi pour notre pornographe préféré !
Amitiés
François »


Tou. Benoit.


« Hello John
Comme Patrick, j'ai trouvé ça marrant, ta réaction. En fait on dirait qu'on est tous conditionnés à voir les femmes comme de doux anges dénuées de perversions, et donc d'une certaine façon d'humanité. Et puis là, je tombe sur deux articles dans Elle, pile dans l'axe. Tout d'abord un édito vraiment excellent et puis ensuite une petite news. Je te les joins tout deux, je pense que ça te parlera. Dommage qu'on soit obligé d'en arriver là pour se rendre compte que les femmes sont des êtres humains comme les autres... et que du coup elles ont les mêmes droits, y compris ceux d'avoir des envies sexuelles "extrêmes"

Tiens, y'a ma chérie qui veut te dire un truc par rapport au casting de Melissa. Elle pense que comme, dans ce film, tu semble vouloir exprimer un point de vue qui t'est personnel, quelque chose qui t'anime et que ce film soit un peu une représentation de ton essence, alors, ça devrait être ton essence à toi qui guide le projet. Même si le point de vue de Melissa est juste, elle trouve que, au final, c'est ton film. (ma chérie, c'est aussi ma productrice et son occupation préférée, c'est de soutenir son réalisateur...) Maintenant peut être que le point de vue de Melissa t'a ouvert une autre direction à laquelle tu n'avais pas pensé. Moi je trouve ça bien de montrer le côté passionné et extrême des femmes.

Mais qu'est ce qu'on a tous à te faire chier avec nos avis ? ;o)
Allez on te fout la paix, on t'embrasse, bon courage.
Benoit »

Bon. Oké. Hop ! Esplikons. Le problème vrai, avec Melissa, c'est pas sa sexualité de soumise extrémiste qui veut qu'on lui fasse mal et qu'on la traite comme un paillasson. Ca, j'aurais pu, je pourrais en rendre compte. Aucun blème. C'est plutôt qu'elle est venue se greffer au projet en remplacement d'une actrice défaillante, dans un rôle qui avait été écrit sur mesure pour l'absente et qui ne ressemblait pas du tout à ça. Le rôle est un rôle de call-girl douce qui souhaite se ranger en tombant amoureuse de son client. Si je prends Melissa, je suis contraint de changer radicalement le scénar. Et ça m'effraie. Ne vous méprenez pas, j'ai pas l'intention de faire du M6, de l'édulcoré, du Canada Dry de film de boules. Ceux qui connaissent mes réalisations savent que chez moi, quand ça baise, c'est salissant. Mais le désir qui me guide dans ce projet, c'est celui de ne pas me poser la question habituelle du porno : « comment on baise » mais de me demander au contraire « pourquoi on baise ? » et d'y répondre de telle manière, formellement et narrativement, que même les téléspectateurs(trices) qui n'ont jamais vu de pornos ou qui rejettent le genre à priori puissent voir le film jusqu'au bout sans zapper. C'est-à-dire en se débarrassant le plus possible des conventions pornographiques. Quelles sont-elles, ces conventions ? Un, le fait que les personnages baisent avant même de nous avoir été présentés, sans raison valable. Deux : l'insupportable longueur des scènes de cul, calibrées pour la masturbation. Trois : les pratiques acrobatiques (doubles, positions anti-naturelles spécialement prévues pour la caméra) considérées comme « normales ». Je fabrique donc, dans ce projet, une tresse fragile, un assemblage de motivations sensibles, un chassé-croisé vaudevillesque presque mièvre (oui, je sais, je suis une midinette mais j'assume), très doux, très dédramatisé. Et je ne sais pas comment préserver l'équilibre de cet assemblage sans la présence de la call-girl qui en était un élément important.

On vient de repousser le départ en Corse d'une semaine parce qu'on n'arrive pas à trouver de billets d'avion pour la semaine prochaine, en pleine période de l'Ascension. Ca me laisse une semaine de plus pour peaufiner le texte et bétonner le casting. Dès que je sens que le scénar commence à ressembler à quelque chose, je le publie ici et on en cause. Film de femmes, film de biroute, film de rien du tout. ? C'est vous qui jugerez.

//// bavé par |Reboot| @ 5/12/2004 12:54:57 PM

mardi, mai 11, 2004

-153. Jusqu'ici, tout va mal. 

Reçu ça ce matin de l'excellent Patrick :

« Slt John,
Rigolo ta réaction face à l'appétit vorace de tes comédiennes... Et bien, si je peux me permettre, choques-les tes ménagères de moins de 50 ans. Ton film ne s'intitulera-t-il pas "INKORREKT" ? Alors vas-y, fonces. Sois incorrect : et oui, les femmes aiment les sexe, et probablement plus que les hommes. Et ça c'est sûrement plus qu'incorrect de le dire, c'est subversif (et je sais que tu aimes !). Mais c'est aussi la vérité qu'on veut nous cacher...

Depuis deux mille ans, ce qui est incorrect c'est d'admettre que les femmes, et surtout elles, détiennent le pouvoir sexuel. Pas ce petit avatar de particularisme lié à la reproduction de la race, non. Elles possèdent le désir d'aimer et de se faire aimer et le pouvoir de le faire. Alors, montre ça. Et ne tombe pas dans le piège qui ferait que tes détracteurs te tomberaient encore dessus : montre les toutes, telles qu'elles sont, sublimes et formidables, libres et supérieures, féminines ! Mais n'oublies pas de toutes les mettre en lumière, car elles sont toutes différentes. Il n'y a pas d'un coté les mères et de l'autre les salopes. Non, il n'y a que des femmes ! Et c'est tant mieux pour nous (enfin pour ceux qui ont compris ça, of course).

Dis-toi que tu es le premier de ta race à venir sur terre, et, qu'objectivement, tu vas étudier les moeurs de nos femelles. Ne fais pas un film sexuel, fais un reportage ethnologique... Laisse parler ton humanité, et on visionnera un chef d'oeuvre... Ensuite, tu pourrais étudier les hommes, y'a de quoi faire aussi.

@ + »


Yo. Merci m'sieur. En attendant, je suis planté de chez planté en ce moment, avec ce film. Problèmes de casting. Une fille manque à l'appel et je n'ai toujours pas résolu le cas Melissa Lauren (la caste-je ou ne la caste-je pas ? Si je la caste dans un rôle pas assez sexuel pour elle, elle me fera la gueule et elle sera pas bonne (la comédie, c'est pas franchement sa tasse de thé). Si je lui donne toutes les scènes sexuelles qu'elle me demande, je risque de dénaturer le projet et, pire encore, de me retrouver encore plus hors budget. Argh !) Problèmes de compte à rebours trop rapide. Problèmes de sous. J'en suis à un tel point de myopie que je me mets à douter de mon scénario lui-même. Je connais bien ces moments-là. Une seule solution pour s'en sortir : foncer, passer à travers en courant droit devant. L'énergie remplacera le temps de la réflexion. Avant la fin de la journée, il faut que le casting soit définitif afin que Patrick, mon directeur de production, puisse bloquer les filles et faire les réservations d'avions ; il faut que mon plan de travail soit bouclé ; il faut qu'on. et qu'on. et aussi qu'on..
Dîner hier soir avec l'ami Jean-Louis Pégorier (Luigee Trademarq) et parlé de la musique du film. Il me désespère, comme d'habitude avec son flegme et ses incertitudes, mais je crois qu'il a compris ce dont j'avais envie... Et l'entrecôte était bonne.
To be continued.

//// bavé par |Reboot| @ 5/11/2004 10:59:32 AM

lundi, mai 10, 2004

-154. Saint Clitoris, veillez sur nous !  

J'ai reçu et filmé les filles du film, hier au bureau. Janet, Mahé, Tic et Tac les deux jumelles, Pilar, Cynthia. et Melissa Lauren, en escale à Paname entre un avion pour Budapest et un autre pour la Canada. Je leur ai montré les lieux du film en vidéo, puis je leur ai fait une lecture du scénario en l'état, c'est-à-dire avec une bonne part des dialogues manquants. Satisfaction de Janet, de Mahé, des jumelles. Interrogations de Pilar qui trouvait que le personnage que je lui ai dédié (une étudiante en cinéma folle de sexe) n'attachait, à ses yeux, pas assez d'importance aux relations sentimentales. Ok. Parfait. Consternation des deux hardeuses professionnelles, Cynthia et Melissa. « C'est du M6, ton truc, c'est pas assez sexuel. Nous on veut des double anales, des fists, de la baise acharnée et qui fait mal. » J'essaie de leur expliquer que mon but est de faire un film plus consensuel que d'habitude, d'essayer de décrire des comportements sexuels dans lesquels le plus possible de nanas se reconnaîtront. « Ben oui, mais faut pas me prendre moi, dans ce cas, parce que moi, je ne suis pas consensuelle, je suis une dingue de cul et je n'aime que les pratiques extrêmes. » me répond Melissa. Intéressant. Très intéressant. Faut-il prendre Melissa, décrire et illustrer sa sexualité de soumise extrémiste dans le film, au risque de n'être pas compris et de choquer les ménagères de moins de cinquante ans ? Ou faut-il l'évacuer du projet pour conserver au texte sa douceur et considérer que sa sexualité est exceptionnelle et ne concerne que peu de femmes ? « Peu de femmes ? » C'est faux, interviennent ensemble Titof et Cynthia. Y'a plein de nanas qui n'aiment que ça : la baise brutale, se faire défoncer jusqu'à en perdre la tête. Ah ah ? Oh oh ! Un débat. C'est ma gourmandise préférée, les débats. Janet et les jumelles, satisfaites, se sauvent. On enchaîne à la pizzeria, avec Titof dans le rôle du caméraman de reportage qui se met à bander dès que les filles parlent de leur sexualité. Je regarde la brochette de nanas assises en face de moi. Pilar, Mahé, Cynthia et Melissa. Beau casting, chouettes énergies, planquez-vous les petits machos, ces filles-là vous casseraient en deux avec un éclat de rire. Rien de tout ce qui s'est dit hier n'est perdu. Tout sera intégré au DVD, en bonus. Promis.
Mais, en attendant, faut accoucher du film. Et là, je pleure. D'accord, il semblerait qu'on ait le décor. Mais ni l'argent, ni l'organisation. Tout est en l'air et tout peut encore retomber comme un soufflé quand la bouteille de Butane expire. Saint Clitoris, veillez sur nous !



Melissa Lauren, un démon dans la peau d'une pucelle angélique...

//// bavé par |Reboot| @ 5/10/2004 12:14:57 PM

dimanche, mai 09, 2004

-155. Résumé des jours précédents 2/2 

Quand on n'a que cinq jours et trois francs cinquante pour tourner un film de 90 minutes, on a vraiment intérêt à avoir des talents d'organisateur. C'est pour ça que j'écris toujours mes scenarii en fonction des décors qu'on a trouvé. Cette fois, avec la solution corse, je pense que les conditions de travail sont idéales. On loge sur place, on tourne sur place ou dans des lieux très proches. Le patron de l'hôtel qui nous accueille est un amour. Hospitalier, sympa, arrangeant, drôle. Il ne m'a pas laissé repartir avant d'avoir fourré dans mes bagages des tas de confitures maison, de pâtés de figatelli maison, de vins locaux et il a refusé que je paie la chambre qu'on a occupé pendant deux nuits. Lola, qui ne connaissait ni la Corse ni les Corses, était émerveillée. Cet après-midi, à seize heures, je reçois toutes les actrices au bureau (sauf Sylvie qui a déclaré forfait hier). Je vais leur montrer les lieux du film en vidéo, puis je leur lirai le scénario (qui n'est pas encore dialogué), je leur demanderai de réagir dessus, d'y apporter leur touche, leur regard, leurs modifications. Leurs mots. Cette séance de travail, qui sera filmée par Titof, fera partie du film.

V'là encore deux photos des lieux du film. Le reste, désolé, est en vidéo.




//// bavé par |Reboot| @ 5/9/2004 12:21:36 PM

-156. Résumé des jours précédents 1/2 



Oké. Repérages terminés. On est rentrés de l'île de Beauté hier tard. Moto Orly Paris sous les averses glacées. Bienvenue à la maison. Que dire de ces deux journées ? C'était parfait. Dans ma première version du texte, j'avais imaginé que le film se passerait dans une somptueuse demeure. En fait, ce qu'on a trouvé, c'est un petit hôtel marrant (avec quand même une belle piscine indispensable à l'histoire). Mais les alentours.. Mazette. La bergerie, les chutes d'eau, la lavande en fleur, la mer et les plages désertes, les routes admirables, les chevaux. J'ai passé la moitié de mon temps enfermé dans ma chambre à réécrire le scénario et à le faire gonfler. Je pense que le texte a vraiment de la gueule aujourd'hui. Je le publierai sur ce blog juste avant qu'on parte le tourner.



Elle est pas belle, la vie, des fois ?


//// bavé par |Reboot| @ 5/9/2004 12:10:11 PM