samedi, juillet 03, 2004
-112. Association bruyante.
Et vous ça va ?
Soirée d'hier passée à la pizzeria avec P. et I. qui vont sans doute lier leurs destins professionnels au destin de ma petite société en devenant de très chers associés. Reconstruire le monde en s'arsouillant la gueule au Whisky/Valpo, c'est un truc dans l'art duquel je suis passé maître. Et P. se débrouillait pas mal non plus. I. et Lola, plus sages, n'en pensaient pas moins. Tant pis pour nos voisins de table. Y'z'avaient qu'à choisir un autre restaurant si ils trouvaient notre bavardage insupportable. Tout y est passé, en vrac. Le déclin de l'occident, le déclin du mâle, la prise de pouvoir des femmes et des Chinois, ma psychanalyse. Sans oublier des évocations lumineuses de la tyrannie du phallus avec bruitages à la clé.
Très bien, tout ça... On a su rester jeunes.
Et aujourd'hui quoi ? Aujourd'hui internet. Je redessine explicite-art.com pour sa renaissance. Et je construis le site du film « Inkorrekt(e)s » (quel film, mazette !) dont le mixage se terminera demain soir.
Allez hop, au boulot, machin !

Il va ressembler à ça, le site. C'est bô, non ?
vendredi, juillet 02, 2004
-113. J'ai les plus chouettes lecteurs et lectrices du web !
Laurence m'écrit ça :
« Dans le bureau jouxtant le mien se trouve un collègue qui passe sa journée (oui la journée entière) à mater des sites de cul, à télécharger des images, films, etc... J'ai vue directe sur son ordi, apparemment ça ne le gêne pas.
Moi si, un peu : la qualité des productions qu'il visionne n'est pas top. Je vais donc être obligée de lui parler de toi et de ton oeuvre !
Cela fera un fidèle de plus (et quel fidèle : 8 heures par jour non stop !).
Et, qui sait, un excellent prescripteur pour ton film !
Le truc, c'est que je ne vois pas comment aborder la chose : "euh, tiens, au fait, j'ai vu que tu t'intéresses à, hum, des trucs, euh, enfin, à des sites de cul, tu connais Johnny B-good-Root ?
Un peu directe, l'entrée en matière (surtout que je ne suis pas censée savoir -la bonne blague- qu'il passe son temps à se rincer l'oeil).
D'autant qu'après, le sieur pourrait se faire des idées (ouah, l'est chaude la fille, cool). Et comme il est plutôt pas vraiment bandant bof...
Allez, je vais mettre ma pudeur et ma fierté de côté, que dis-je, mon avenir professionnel en jeu (au moins !), pour faire avancer l'oeuvre B.Rootienne (rien que ça !).
Je te tiens au courant ; et si les choses tournent mal et que tu as du boulot pour moi...chuis ton homme !
Bises.
Cosette. »
C'est rigolo, tous les magazines féminins ont pissé de la copie là-dessus récemment : les nanas furieuses parce que leur Jules est un accro compulsif à la pornographie sur le web. Ca me donne des idées marrantes. A suivre, peut-être.
jeudi, juillet 01, 2004
-114. "Clac" fait la machoire du vieux croco...

Et fais gaffe aux vieux crocodiles. Hin hin.
. Marrant que je me laisse énerver par des bêtises comme ça. Mais un peu normal. Je suis en plein chantier. Je porte ce machin-là depuis deux mois, seul. En ce moment, je suis en mixage. Un film, c'est un boulot considérable, surtout dans ces conditions-là. Ca rend fragile, écorché, inquiet.
- Calme-toi, Jean, là, tout va bien, allez, arrête de grogner. Couché.
- Oui mais.
- Oui mais quoi ?
- Oui mais, je voulais juste dire. Dix ans de porno... Des fois, je suis face à ces images sexuelles que je fabrique parce que c'est mon métier. Ces images sont comprises par si peu de gens... Et, des fois, je doute. Des fois, je me dis : « et si c'était pas si important ? Et si c'était pas magique ? »... Des fois. Mais, bon soldat, je continue, je me bats pour faire bien mon boulot. C'est pour ça que, des fois, j'ai les nerfs. Ca va comme ça ? C'est plus clair ?
D'autres courriers aussi. Des « oui oui » enthousiastes de mes lectrices préférées à propos du tee-shirt. C'est décidé, on le fera. Des « oui oui » enthousiastes à l'idée d'organiser des projos en comité restreint pour tester. Merci à tous. Je mettrai en ligne ici, au fur et à mesure, des éléments sur le film. Extraits, bouts du documentaire, gags. Des trucs rigolos. Si vous voulez m'aider, faites-les circuler pour faire le buzz.
Tiens, un copain m'a envoyé ce lien. Très bête mais rigolo. C'est un nettoyeur d'écran.
http://mirrored.flabber.nl/boob.cursor/ciagnijcycka.swf
mercredi, juin 30, 2004
ET VOILA LA BANDE ANNONCE !
(Cliquez pour la voir, clique droit "enregistrer la cible..." pour la télécharger.)
BANDE-ANNONCE N°1 "INKORREKTES"
La musique de cette BA, c'est le morceau "SEX", d'Ana Rago pour laquelle je suis en train de monter le clip. Merci Ana !
-115. Vendre Inkorrekt(e)s, suite.
Voici, par exemple, les idées de Loïc et mes commentaires entre parenthèses.
- Imprimer des tee shirts disant je suis pour, je suis contre, je m'en branle...
(Ouais, on va peut-être faire des tee-shirts « Inkorrekt(e)s » Des jolis tee-shirts pour les filles seulement. Pas de modèle homme.)
- Lancer un concours d'affiches de film par les enfants des écoles maternelles de Navarre... implication des jeunes, des parents, émulation collective...
(Hin hin hin, gros malin.)
- Faire parler les autres : dire toi même que le film sort de l'ordinaire, soit...
mais le faire dire par les autres...
( Oui. Ca suppose de le montrer. Le montrer souvent, le montrer beaucoup pour convaincre les premiers. Organiser des projos, des fêtes, le faire circuler sur le web...)
- Refuser à Canal de le passer. (décaler le passage ne sert à rien !)
(Ah ouais ? Déjà que Canal Plus paie pas cher la diffusion, alors on le finance comment, le film ? Naïf, va !)
- Te faire passer pour mort pour créer un mythe (tu l'as déjà fait non ? )
- Crever vraiment.
(Pas mal. Pas original mais intéressant parfois quoiqu'un peu définitif.)
- Faire doubler le film par Eddy Murphy et Lorie.
- Dire que ce film est vraiment une merde.
(Ca j'aime. « Ce film est une merde, ce film est une merde ». (cf blog n°-354))

- Tenter le coup de poker millénariste.
- Etre sélectionné dans la sélection officielle à Cannes, oscar, césar...
(Beurk)
- Isabelle Alonzo : "c'est le plus beau film que j'ai vu de ma vie...."
Sinon, deux objectifs différents : le faire voir ou le vendre massivement , c'est pas la même chose.
(Ah non ? Ben pour moi, si. Si je veux en faire un autre après, j'ai carrément intérêt à le vendre.)
autrement, tu peux communiquer non pas sur sa qualité mais sur son interdiction.
refuse de le diffuser en tout cas.
(impossible à moins qu'on ne me fasse un chèque équivalent au fric que j'ai sorti pour le faire)
fais le désirer. envisage un tirage très limité, limite collector...
fais en des version encore plus select.
ex : personne ne va dans les boites ouvertes à tout le monde.
enfin, sinon, tu peux cibler la communication massivement en direction du public féminin : le premier film de cul pour femmes, avec un test dans Marie Claire / Gala / Biba... et des articles livré clé en main type : "relancer votre libido grace à Biroute !" ...
(Ouais, faisable, ça)

Un tee-shirt comme ça, vous le porteriez, les nanas ?
mardi, juin 29, 2004
-116. Comment vendre "Inkorrekt(e)s" ?
Loic
Bien sûr qu'on la montrera, cette version. Evidemment...
Mébon.
J'ai projeté le making of, hier, à mes associés. Il a eu un succès fou.
On a quoi, donc ?
- On a un film, tout à fait très bien. « Inkorrekt(e)s ». Non seulement c'est mon meilleur porno, mais c'est vraiment un porno nouveau, qui intéressera des publics nouveaux, et surtout les nanas.
- On a un documentaire d'une heure douze sur le tournage de ce film. Une sorte de feuilleton en cinq épisodes (5 jours de tournage) très drôle, très décoiffant. Carrément bien.
- On a un clip sur la chanson d'Ana Rago « Sex » très marrant, très sexy.
- On a, en bonus, les scènes de sexe du film dans leurs versions longues, brutes de tournage.
Quel est le problème ?
- Problème 1. Ce film sera diffusé, dans une version un peu moins salissante que la version originale, par la télé, au tout début de septembre. Il passera comme le banal porno du mois, sans que personne ne soit prévenu qu'il vaut la peine d'être vu. Un coup d'épée dans l'eau, donc. Après sa diffusion, il me sera beaucoup plus difficile de communiquer dessus parce que ce ne sera plus un produit neuf (et c'est pas les quelques doigts en plus dans une chatte, les quelques centilitres de pipi versés dans l'herbe et le gode qui changeront l'équation).
- Si on dépense des sous pour fabriquer un super dévédé contenant le film, le doc et les bonus, comment fera-t-on pour le vendre ? Il n'y a pas de points de vente en France. Tous les distributeurs refusent les produits explicites. Vive la France.
- Comment toucher notre public ? Comment faire connaître le bébé à tous ceux qu'il pourrait amuser ? Un site internet ? Les magazines ?...

Comme c'est difficile, comme c'est frustrant. On a un super truc qu'on a pris un risque énorme à fabriquer et on ne sait pas comment le faire savoir, le faire voir, le vendre à tous ceux (je suis sûr qu'ils sont nombreux) à qui il plairait à coup sûr.
Grrrrrr !
Quelqu'un a une idée?
lundi, juin 28, 2004
-117. Septembre, c'est septembre.
Ce soir, dîner à la maison avec Francesco de passage à Paris. On va boire, manger, regarder le film et le making-of. On va bien s'amuser.
dimanche, juin 27, 2004
-118. Portnawak behind the stage.
et toi ne marches-tu pas au pas en obéissant au diktats de la censure de C+ ? Dans tes précédents blogs tu cites Genet, Despentes qui sont justement des exemples d'auteurs qui ne ce sont pas proternés devant la censure et en ont subi les foudres. Sans se renier par contre. »
Hi hi. Portnawak mamzelle. Tu crois vraiment que couper une image de gode, un plan avec un doigt en trop dans une chatte constitue une censure intolérable ? Meuh non. On me laisse parfaitement libre de raconter ce que je veux en dehors de ça. Ce sont des détails à mon sens.
A part ça.
Nicolas m'écrit :
« Concernant le making of, un conseil modeste de spectateur, non pas un "conseil", le terme est trop prétentieux, du moins une ENVIE de spectateur. J'en ai assez des makings of de films X qui se contente de montrer les réalisateurs en train de filmer ce qu'on a déjà vu dans le film.
D'un making of, j'attends vraiment de voir la vie sur le plateau, ses moments de plaisir, ses instants de tension, ses petites choses du quotidien qu'on ne voit en général jamais dans les making of des films traditionnels. »
Ouais ? Je suis d'accord et ça tombe bien. J'ai fini le making of hier. Il dure une heure quinze. C'est un vrai feuilleton avec suspense, moments privés, famille en marche et tout et tout. Très marrant.

Dans le making-of, il y a une scène sur la fabrication de cette photo de groupe. La seule engueulade du tournage. Il était une heure du mat, on était crevés, ça a explosé. Rigolo.
Là, j'attaque la dernière ligne droite. Le dernier des « bonus », le clip sur la chanson d'Ana Rago « Sex ».
Allez zou, à la cave !
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