mercredi, juin 09, 2004
-132. Il raconte quoi, ce machin?
Quoi d'autre ? Ben le film. Il passe en septembre sur Canal. C'est confirmé. Et, comme d'habitude (plus que d'habitude, cette fois) c'est un film entre deux mondes. C'est pas un film de cinéma. Trop de sexe et trop de conventions pornographiques pour ça. Et c'est plus vraiment un porno. C'est quoi, alors ? Bonne question à laquelle j'aimerais, avant de terminer le montage la semaine prochaine, trouver un embryon de réponse. Pour le moment, sur l'Avid, si vous appuyez sur « play », vous allez visionner un vaudeville pornographique, mélange de Bertrand Blier dans « les valseuses » et des « bronzés », une sorte de comédie triviale avec un florilège de blagues et de réflexions sexuelles et une fin très bizarre qui tombe comme une fraise sur une choucroute. Mais, sur le papier, « Inkorrektes » a aussi une lecture supplémentaire, artificielle et un peu facile, certes, qui est formée de la partie « caméra subjective parisienne, écriture du blog, voix off de l'auteur. » Dis-je respecter le texte et intégrer cette partie introspective ou vaut-il mieux laisser le bébé tel quel ? Est-ce que, tel quel, il raconte quoi que ce soit ? Voilà quelques unes des questions. Voilà le pourquoi de mon départ en vacances de demain.

Vous vous souvenez du feuilleton pendant lequel j'étais caméraman de Dieu? Il a laissé des traces, comme vous le voyez... On n'oublie rien, on accumule.
mardi, juin 08, 2004
La Sainte Pute et les Vampires.
Salut John
Content de voir que tout c'est si bien passé. Quand on regarde l'évolution de ton blog depuis le début, c'est assez étonnant de voir les moment de doutes, les grosses flippes et puis d'un coup tout arrive en même temps; l'amour, un beau projet, la famille de travail qui se reconstitue. Je ne sais pas si c'est sensible pour toi mais il y a vraiment un cheminement qui semble évident à travers cette aventure. Est ce que le blog y serai pour quelque chose ?
Il y a quelque chose qui me fascine dans ton blog parce que comme tu l'a écrit dans ton scénar : "on nous as si mal appris". Étant comme beaucoup d'autre sur le chemin de celui qui cherche la "clé" et essaye de réapprendre autrement, ta quête personnelle m'aide à y voir plus clair.
J'ai lu un excellent livre sur la symbolique du vampirisme en psychologie. Il m'a confirmé quelque chose par rapport à l'importance du sexe et des images féminines sexuelles et positives, un truc que je ressentais fortement mais que j'avais du mal à exprimer.
Pour faire très simple, le vampire incarne un être qui, privé d'amour, se retrouve incapable d'aimer. Il ne lui reste plus alors qu'une porte de sortie pour supporter l'existence et la non-vie dans laquelle il se trouve plongé. C'est de remplacer l'amour par le pouvoir. Dénué de sentiments, il draine les autres de leur vitalité pour survivre. On est aujourd'hui dans une société pleine de vampires semble-t-il: télé, politique, fanatisme, starification du vide...
Mais qui est la némésis du vampire? L'archétype qui s'oppose à lui ? Je te le donne en mille.
C'est la prostituée sacrée.
C'est celle qui dispense l'amour et le plaisir pour mettre les hommes et les femmes en contact avec le corps, le plaisir, l'amour et l'univers tout entier.
C'est en lisant ça que j'ai compris pourquoi le personnage de la putain au cour d'or m'avait toujours autant touché. C'est elle qui nous délivre, qui nous met en contact avec la déesse mère des anciens.
C'est pour cela que ta réflexion et ton chemin me parlent par ce qu'ils sont en plein la dedans.
Je crois que lorsqu'on est réalisateur, on essaye de créer un monde qui échappe à la mort, qui reste suspendu, imprimé sur la bande vidéo ou la pellicule, à l'abri du temps et de la décrépitude. On se bat pour que ce soit beau, fort, touchant. C'est notre manière de donner vie à ces archétypes quasi divins, de fabriquer de l'éternité qui nous réchauffe le cour. Mais au final, la réalité et le doute nous rattrapent. L'éducation judéo-chrétienne nous colle aux basques. Même nous, les démiurges dernière notre camera, on n'y peut rien, ça finit par nous rattraper.
Et puis, alors qu'on titube sur ce chemin, l'angoisse nous ronge, la peur nous étreint et nous broie les tripes.
On crève tous de peur.
Et y a rien à faire contre ça. Juste aller poser un baiser sur les lèvres de cette chose immonde et hurlante qui nous terrifie, la serrer fort dans nos bras et enfin se rendre compte que cette chose monstrueuse n'est rien d'autre que nous-mêmes. C'est tellement dur de s'aimer.
On dirait pourtant que c'est un peu ce que tu as réussi à faire au travers de l'aventure de ces derniers mois et ça réchauffe le cour de ceux qui marchent sur le même chemin de l'amour, de la liberté, de l'art, de la vie quoi.
Voila, tout ça est un peu décousu, mais bon.
Merci de nous avoir partagé avec autant de générosité tes doutes, tes envies, ton scénar, tes avancés et tous le reste.
Peut être bien que la nouvelle "cassette" de B Root contient une partie de la fameuse "clé" et qu'elle nous montre une partie du chemin vers le paradis-woodstock qui est en nous même. A lire le scénario il me semble bien que beaucoup de gens vont entendre des choses que personne ne leur avait jamais dis, et ça c'est déjà un beau cadeau.
A+
Benoit
J'aime bien cette histoire de vampire et de Sainte pute. Intéressant...
-133. Faut que je m'écarte.
Je suis dans la cave tous les jours, week-ends compris, depuis le retour de Corse, pour monter « Inkorrekt(e)s » L'ours de toutes les séquences est terminé, je viens de commencer l'assemblage. Mais il me manque la musique. Luigee n'a pas encore livré. Je pars jeudi à Lisbonne rendre visite à mon frangin qui danse au Gulbenkian et bronzer un peu. Quelques jours loin du film me feront le plus grand bien. A force que m'appliquer sur les détails (tel raccord, telle transition), je commence à ne plus du tout savoir ce que je fais et j'entre dans une période de doute dans laquelle je ne vois plus que les défauts et je n'ai plus aucune notion d'ensemble. Faut que je m'écarte.

La Corse et sa beauté me manquent. C'est définitivement le plus beau pays au monde. Et les indépendantistes grandes gueules qui nous ont accueillis pendant le tournage ont vraiment été les plus formidables hôtes qu'on puisse imaginer. Tourner une scène de uc à la bergerie de Tove, avec les aiguilles de Bavella en fond d'image. Souvenirs. Merci les amis. Je reviendrai si vous voulez encore de moi. Promis.

lundi, juin 07, 2004
-134. Encore des couleurs.
Voilà donc la suite des photos.

Bertrand et Manon. Ah la la, encore de la comédie? Mais on baise quand dans ce film ?

Pilar et Cynthia à la plage ou l'art de placer la caméra au bon endroit.

Pilar encore. C'est une nature, celle-là !

La piscine.

La plage.

Le paradis.

L'image de fin.
dimanche, juin 06, 2004
Technical malfunction.
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