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chronique légère, aphrodisiaque et digeste: écrite un jour pair, avec alcool.

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chronique que tu lis si tu veux mais que tu te plains pas d’avoir mal à la tête après: écrite un jour impair, avec alcool.

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samedi, janvier 03, 2004

-282. Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes 

Voilà un gloubiboulga casse-pieds. Une digression de scrogneugneu, mais sur un sujet qui a de l'importance pour moi: l'artisanat et la qualité. Pour vous consoler, je vous mets une jolie photo à la fin.

Dans un bouquin qui a changé ma vie il y a longtemps : « Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes », William Pirsig, l'auteur, raconte comment son héros, Phèdre (lui-même, très certainement), plonge dans une schizophrénie grave en travaillant sur une thèse de philo ayant pour sujet « la qualité ». Pour Phèdre, la qualité doit avoir valeur universelle. C'est l'union réussie de la forme et de la fonction. On doit pouvoir la retrouver aussi bien dans une petite cuillère, un roman, une toile, une motocyclette. Un peintre, comme un fabricant de chaises, doit consacrer sa vie à la qualité. C'est un devoir de transmission et c'est le moteur de la société. Si le forgeron a construit une bonne fourche, sa vie a un sens parce qu'il a bien fait son métier, respecté son travail et respecté son client. Dans la fourche se trouve un peu de l'âme du forgeron et le cultivateur qui a l'a achetée pensera à lui à chaque fois qu'il l'utilisera. Cette transmission de la qualité par l'objet est valable pour tout artisanat « artistique » ou non. Si le cinéaste a bien fait son boulot, il a transmis à ses spectateurs un objet filmique de « qualité » qui les a transformés. Le chef, dans son restau, le romancier, devant son traitement de texte, le viticulteur, dans sa cave, font la même chose. Mais cette transmission de la qualité, qui devrait former un lien social et affectif entre les humains, a été brisée par l'avènement du capitalisme occidental, dit encore Phèdre. L'employé sous payé, dans la cuisine robotisée d'un Mac Do, ne trouve aucune fierté dans l'objet qu'il fabrique et il ne transmet rien de lui au client qui l'achète. Idem pour l'ouvrier sur une chaîne et pour le consommateur de tout objet industriel, perdu devant dix emballages de lessive dans son hypermarché. Pas de transmission. Pas de qualité. A la place, rentabilité et marketing. Le monde devient une coquille sans valeur et cela crée en nous tous un profond malaise. Un vide. On vit dans un système qui nous prend pour des cons. On est dans le règne du mépris. On confond l'importance de la chose, sa « qualité » et le bruit que les vautours du marketing ont fait autour. Cette vacuité a totalement pollué la notion même d' « art » . Une « ouvre d'art », aujourd'hui, ne vaut plus par ce qu'elle est, ce qu'elle transmet, ce qu'elle raconte, mais par la « cote » de son auteur et son prix de vente et le phénomène de mode qui l'entoure. Stop !

Tiens, la v'là, la photo.



Un ange passe...

De la musique de qualité.
Y'a un nouveau Hector Zazou qui vient de sortir. "Strong currents". Un disque tout doux, peuplé de mélodies sentimentales et compliquées et de voix féminines connues (Laurie Anderson, Jane Birkin...) Vous le reconnaîtrez facilement dans les bacs, il y a une grosse fille nue, de dos, sur la jaquette. C'est moi qui ai fait la jaquette. Ca me rend fier. J'aime bien Hector.

//// bavé par |Reboot| @ 1/3/2004 12:23:57 PM

vendredi, janvier 02, 2004

-283. Dire qu'y en a qui meurent de faim... 

31 décembre, minuit. Dans le rue, ça klaxonne à tout va. Nous, bien au chaud, on fait péter les photos. De gauche à droite : Camille, la nana de Luigee, Luigee Trademarq (dix ans qu'on se supporte. !), Charlie O. et puis votre serviteur qui avait apporté ses casse-croûtes pour la nuit (cf gloubiboulga n°-286). Au menu : amuse-gueules, Champagne et Balvenie (doublewood 12 ans), huîtres d'Oléron, foie gras délicatement poêlé sur un lit de roquette au vinaigre balsamique, oie farcie avec ses pommes vapeur imbibées du jus de la bête (une demi-heure d'imprégnation en fin de cuisson, avec l'ail dans sa peau). Châteauneuf du Pape (deux bouteilles), puis gâteau meringué à la framboise, re-Champagne, re-Balvenie, un petit coup de vodka et de Haagen Dasz pour digérer. Cigares. Charlie a tout vomi. C'était bien.



//// bavé par |Reboot| @ 1/2/2004 12:03:06 PM

jeudi, janvier 01, 2004

-284. Le temps que j'ai passé ici m'a rendue douce." 

Et voici, pour débuter 2004, la dernière des histoires lues dans Xperiment. C'est celle que racontait Ally, dans la dernière séquence.

"Longtemps j'ai fréquenté les garçons. Et puis j'ai plus aimé ça. Enfin, moins qu'avant. Je suis la maîtresse du château si longtemps, j'ai entendu tant d'histoires, j'ai vu tant de couples, tant de plaisir. J'ai mûri et j'ai fini par choisir. Je partirai ce soir, je m'en irai d'ici dans les bras d'une fille. J'ai choisi celle-ci parce qu'elle ressemble à ce que j'étais avant d'arriver ici, elle m'a rappelé ma première affaire sentimentale avec une autre fille. J'avais dix-huit ans, c'était quelques mois seulement après l'histoire sur Internet. J'étais en terminale, tous les garçons de la classe étaient épris de moi mais je m'en moquais. L'amour ne m'intéressait pas, je n'aimais que séduire et provoquer, pas consommer. Je rêvais d'actions héroïques, de conquêtes audacieuses. Je crois que j'avais décidé de me venger. Notre professeur de français, mademoiselle Leroy, m'intéressait. Elle était célibataire, elle avait une petite trentaine d'années, elle portait un chignon et des lunettes qui auraient du lui donner l'air sage. Mais ses jupes trop courtes, les fréquents regards qu'elle me jetait en cours, sa façon de croiser et décroiser les jambes en rougissant lorsque je lui rendais ses sourires, tout dans son attitude me disait qu'elle aimait les filles. Et que, de toutes les filles, c'est de moi qu'elle rêvait la nuit. J'étais connue dans le lycée pour mes talents de photographe. J'avais fait une exposition de portraits à la maison de la culture et j'en préparais une seconde. J'ai proposé à mademoiselle Leroy de poser pour moi. Elle a accepté immédiatement. Je lui ai dit que le thème de mes nouveaux travaux tournait autour du glamour et de la sensualité et je lui ai demandé de venir avec des vêtements légers, de la lingerie, des fanfreluches très féminines. Elle a rougi, hésité, puis, finalement, elle a accepté parce, disait-elle, elle me faisait confiance. Elle n'aurait pas du. J'étais méchante, à l'époque. Le jour dit, elle s'est présentée chez moi avec un sac de vêtements. Nous avons choisi ensemble. Je l'ai d'abord photographiée en nuisette un peu transparente, puis en sous vêtements. Puis j'ai voulu faire des nus d'elle. J'ai promis qu'on ne verrait pas son visage sur ses images. Elle a joué le jeu et m'a offert son corps. D'elle, j'ai tout photographié. Ses seins aux pointes tendues, sa chatte offerte. J'ai poussé le jeu plus loin et elle s'est caressée pour moi. Elle a joui et laissant de grandes traces humides sur mon dessus de lit. Je l'ai remerciée, complimentée, renvoyée. Elle bégayait en partant, elle voulait me dire quelque chose que je ne voulais pas entendre. Et je lui ai claqué ma porte au nez. J'avais ma vengeance. Bien sûr, j'avais menti. Bien sûr, il y avait son visage sur mes photos. Bien sûr, je me suis vanté de cette victoire à un copain qui s'est empressé, malgré ses promesses, d'en parler à deux autres copains. Bien sûr, certains de mes amis avaient la clé de mon studio. Bien sûr, il était facile à n'importe qui d'entrer chez moi, de prendre les photos et d'en faire des copies. Bien sûr, les images de mademoiselle Leroy, jambes écartées en train de se masturber sur le lit de l'une de ses élèves ont fait le tour du lycée. Mademoiselle Leroy a été mutée. Je l'ai revue une seule fois, le jour de son départ, alors qu'elle venait de vider ses casiers. On était dans la cour, j'étais entourée d'autres filles. J'aurais du marcher vers elle, lui parler, m'excuser, lui dire que les photos m'avaient été volées. Elle ne m'aurait pas cru. J'ai repensé souvent à cette histoire. Comme on peut être bête quand on est jeune. Ce que mademoiselle Leroy m'avait donné cette après-midi là, dans la chambre, c'était l'une des plus belles preuves d'amour qu'on puisse imaginer. Et moi, j'avais pris ça comme une preuve de faiblesse dont je pouvais me servir. Mais ça ne m'arrivera plus. Le temps que j'ai passé ici m'a rendue douce."



Bonne année, Ally !

//// bavé par |Reboot| @ 1/1/2004 02:58:31 PM

mercredi, décembre 31, 2003

-285. Bonané. 

Salut 2004, ça va, toi ? Ouais, assieds-toi là, tu peux rester un an. Je suis d'accord pour que ton règne commence cette nuit mais j'espère que tu vas moins nous faire chier que 2003 qui t'a précédée parce que, celle-là, dans le genre casse-couilles, tartine de merde, sauve qui peut, ah non mais ça va plus du tout là, c'était un record du monde. Pour votre serviteur en tout cas. Vous, je peux pas dire... Je veux que tu me donnes quoi ? Rien, je suis pas un mendiant, je veux juste que tu me laisses un peu vivre et fabriquer ma vie si ça t'ennuie pas. Cette année, j'ai envie de refaire plein de films, des projets difficiles et gonflés qui me rendront mon orgueil ; j'ai envie que le bureau redevienne une famille du cirque ; je veux du soleil et tomber amoureux ; je veux des sous pour plus avoir peur des huissiers. Je veux que ça rigole et que cette longue glissade vers les asticots qu'on appelle l'existence humaine soit un chemin de lumière avec des fleurs autour. C'est trop demander ? Je sais. Alors bon, moins ambitieux : épargne moi la maladie et les accidents de moto. Le reste, je m'en charge. Ca va comme ça ?

Bisous à tous, bô nané, bô n'santé !



Vas-y Nomi, fais péter les bulles !

//// bavé par |Reboot| @ 12/31/2003 11:23:27 AM

mardi, décembre 30, 2003

-286. Mon royaume pour un nounours qui suce ! 

Je suis le plus cornichon, le plus lamentable, le plus risible et le plus niais des célibataires. Victime de la maladie d'être incapable de dormir seul sans - au choix - sombrer dans l'alcoolisme, l'onanisme compulsif ou faire des cauchemars, je passe de bras en bras, de fille en fille, juste pour avoir un nounours, une chevelure, une haleine, un sein, un corps à serrer contre moi dans les draps. Pour ce confort nocturne et aussi pour le fugace, volatile mais inépuisable plaisir du sexe, je suis capable de n'importe quel mensonge, de n'importe quelle lâcheté, des compromissions les plus tragicomiques. Mon royaume pour une pipe ! Forcément, je ne tombe que sur des filles impossibles. F., corps splendide, mais qui ne se laissera pas pénétrer par devant tant que je ne lui aurai pas dit que je l'aime (en attendant, j'ai le droit de la prendre par derrière, parce que ça ne compte pas.), C., la plus extraordinaire amante que j'ai jamais fréquenté, ancienne show girl, nymphomane hors concours qui a passé la nuit dernière à pleurer et à lutter contre la folie. « Ne les laisse pas entrer, disait-elle entre deux sanglots, ils sont à la porte, ne les fais pas entrer ! » De qui parlait-elle ? M. étudiante en lettres de vingt-deux ans qui vient me voir vers une heure du matin, qui m'appelle « mon chéri », qui s'allonge sur le dos, qui se laisse docilement labourer sans un mot pendant une heure et qui repart en me donnant rendez-vous pour la semaine suivante. M., Réunionnaise de 24 ans, qui se moque totalement que je lui fasse tout ce qui me passe par la tête du moment qu'elle peut regarder mes DVD toute la nuit. Elle s'en fait trois ou quatre d'affilée à chaque fois qu'elle vient et elle me laisse dormir seul. R., drôle, cultivée, brillante, excellente baiseuse mais moche, maigre et négligée. Si je mettais le visage de M. sur le corps de F. avec le cerveau de R. et la sexualité de C., j'aurais enfin trouvé la femme parfaite. Le monde est mal fait.



Sans oublier Sandrine, celle qui rit quand on la pine...

//// bavé par |Reboot| @ 12/30/2003 11:27:34 AM

lundi, décembre 29, 2003

-287. Virginie. 

Suite et illustration du gloubiboulga d'hier sur la transgression, la trivialité et la beauté mêlées. Voici Virginie Leroy. Une merveille. 22 ans, étudiante en province. Elle fait des photos et des vidéos de cul parce qu'elle aime ça. Ni pour l'argent, ni pour la gloire. Elle est provocante, elle est belle. Elle est libre.
Un jour, elle m'appelle, affolée et me demande de changer son pseudo. Des gros cons, dans son école, ont appris son activité de hardeuse. Ils distribuent des photos d'elle tirées d'internet et parcourent la fac en la traitant de salope.



Qu'est-ce qu'elle a fait, Virginie? Profil bas ? Non. Elle a pris le taureau par les couilles. Elle a parlé. A ses profs, ses copines, ses copains, elle a expliqué, elle a raconté. Oui, elle fait du X. Et après ? Tous ont compris. C'est sa vie. Son choix. Elle s'est fait respecter, tranquillement.



Aujourd'hui c'est les gros cons avec leurs photos qui passent pour ce qu'ils sont. Des gros cons.



Vas-y Virginie, t'es une star !


//// bavé par |Reboot| @ 12/29/2003 02:07:33 PM

dimanche, décembre 28, 2003

-288. Eloge de la pornographie bas de gamme. 

Relevé, un peu au hasard, dans « éloge de la pornographie » de Olivier Smolders :

« Cependant, de l'obscénité, nous ne retiendrons provisoirement que celle, magistrale, du film pornographie. Non pas les audaces d'un certain cinéma d'auteur - que peut toujours récupérer la critique d'art- mais la tenacité sourde et troublante du porno bas de gamme. Car aux ouvres des cinéastes, on préférera toujours le travail de quelques laborieux tâcherons de l'industrie du sexe. [.] Si le cinéma est pas excellence l'art de voir, la pornographie est le plus cinématographique de tous les cinémas, celui-là même qui fonde cette passion dévorante de l'oil, celui qui propose enfin de tout montrer, de tout voir, au risque de montrer aussi qu'il n'y a rien à voir. [.] C'est pourquoi, à toutes les autres, il faudra toujours préférer la pornographie la plus inavouable. [.] Tout ce qui gâche le porno ; le beau, l'original, la poésie, la littérature, le culturel, le sentiment, la psychologie. Bon débarras. »

Je ne connaissais pas le bouquin, j'en avais entendu parler. Il a été publié en 92. Il fait l'apologie du porno comme vecteur salutaire de mauvais goût, de transgression, comme exutoire, comme antidote à la mièvrerie, au sentiment, à l'amour qui est « l'opium des peuples. » J'aime cette charge contre le « bon goût », « l'art », j'applaudis quand l'auteur dit « obscénité ne signifie pas bassesse », je me retrouve en lui lorsqu'il cite Poincaré « la pornographie est aux adultes ce que les contes de fées sont aux enfants ». Mais pourquoi, pourquoi, ici encore, défendre le porno « laid », bas de gamme, le hard crade ? Ca peut être à la fois transgressif, salissant, obscène et terriblement beau quand c'est bien fait, le porno. Hé, m'sieur Smolders, vous êtes bien comme les autres, vous devriez apprendre à réconcilier votre bite avec votre tête !



Obscène, oui. De mauvais goût, par nature. Mais beau, nom de Dieu !

//// bavé par |Reboot| @ 12/28/2003 11:01:15 AM