samedi, novembre 29, 2003
-314. Le roi est nu !
Quand j'étais adolescent, je ne savais pas ce que je ferais de ma vie, je savais seulement que j'aurai terriblement besoin d'être fier de ce que je réaliserai et que je ne cesserai d'être inquiet qu'en accomplissant de choses difficiles. Vanité ? Possible. Par quoi commencer ? J'ai d'abord cru qu'être publié donnerait un sens aux choses. J'ai pondu un premier bouquin pour la jeunesse : « Le voyage de Nicolas » que Flammarion a édité. Quand j'ai tenu le bouquin dans ma main, aucun vertige, je ne ressentais rien, ni fierté, ni l'ombre d'une sensation d'accomplissement. J'ai pensé : « c'est parce que je confonds la chose et le bruit qu'elle fait, parce que ce bouquin n'était pas bon. Si j'écris un livre que je juge moi-même intéressant, je me sentirai mieux. » J'écrivis successivement une quinzaine d'ouvrages pour la jeunesse. À chaque parution, le même vide, le même sentiment de vacuité et d'inaccomplissement. J'ai monté la barre un peu plus haut. Un bouquin « normal », alors ? Réussir à être publié par Albin Michel, dans leur grande collection, celle avec les couvertures en couleur qu'on trouve dans toutes les librairies, ça, j'en serais fier à coup sûr. Essayons. Un an de boulot. J'ai pondu : « H3O » qu'Albin Michel a publié dans sa grande collection avec les couvertures en couleur. Plouf. Le vide, encore et toujours. « D'accord, ai-je donc pensé. C'est parce que je me suis trompé de genre. Je ne crois pas moi-même la littérature, donc, elle peut pas me rendre heureux. Essayons la télévision. » En donnant un nouveau coup de rein, je suis devenu journaliste reporter d'images. Au début, tout nouveau tout beau, j'étais très fier de la grosse caméra que je portais sur l'épaule. Mais, lorsque les images que je tournais ont été diffusées, j'ai compris que, cette fois encore, je m'étais trompé. Je ne voyais que les défauts de ces images, la bêtise des commentaires et l'ineptie globale de tout le système de l'information télé. Pour la deuxième fois depuis mon adolescence, je devenais, comme dans ce conte d'Hoffman, l'enfant perdu dans la foule qui crie : « le roi est nu ! ». Pris d'un début de panique, je me suis tourné vers le documentaire. Idem. Je trouvais toujours des raisons valables de mépriser mon propre travail. Le temps passait, j'avais déjà 30 ans et le sentiment d'être assis dans une flaque d'eau. C'est là que j'ai décidé que, puisqu'aucun plat ne me convenait, il ne me restait plus qu'à faire caca dans l'assiette. J'en suis toujours là aujourd'hui. John B. Root, c'est ça. C'est un gosse qui crie : « on nous a menti, le monde est vide, le roi est nu !!! » et qui s'étonne que personne ne semble s'en alarmer.

"Bon, alors je vous esplik : le roi est nu. Vous avez pigé ?"
(tournage de Sex Dreamers)
-315. La fonction et l'organe.
PS1. Voilà pourquoi, chez Breillat, chez Despentes, chez plein de nos jeunes et brillants cinéastes français, les scènes de sexe échappent à la censure : parce qu'elles n'ont de rapports qu'avec la douleur, le viol, l'opprobre, la prostitution, la folie, l'angoisse, le mal-être... Mais très rarement avec le plaisir. Ne nous y trompons pas, ces scènes de sexe-la, loin de gêner le censeur, sont un plaidoyer en faveur de l'ordre moral.
PS2 : j'enfonce une porte ouverte, là ? Peut-être. Je suis peut-être un gros niais, mais j'avais pas vu ça aussi clairement, avant. Vous, je sais pas, mais moi, je progresse.

La pastèque est un organe sexuel.
A part ça, quoi? Ah oui, j'ai eu 45 ans hier, ça m'a dépimé grave et j'ai ordonné que personne ne fête mon anniversaire. Mais Klute et Danny ont tenu à marquer le coup. Voici leur contribution à cet événement.

(C'est classe, je trouve. La phrase, c'est moi qui l'ai dite un jour où j'avais de l'humour...)
Ah, oui, dernier truc. ALLEZ VISITER LE SITE PROMO QU'ON VIENT DE METTRE EN LIGNE POUR LE FILM DE TITOF. C'EST UN ORDRE!
vendredi, novembre 28, 2003
-316. Le sexe c'est pas intéressant et c'est très dégueulasse.
"Pour fêter ma majorité, je suis allé en boîte avec trois copines de ma classe. Marie-Paule, Louise et Anne-Cécile, je me souviens encore de leurs prénoms. Ces trois filles étaient les meilleures élèves de la classe. Elles portaient toutes les trois des lunettes. Elles avaient dix-huit ans mais elles ne sortaient jamais et je crois même que c'était la première fois de leurs vies qu'elles se couchaient après minuit. Des filles sages, quoi. Après, comme la boîte était loin de chez moi, je devais dormir chez Anne-Cécile, dont les parents avaient un grand appartement. On était dans la chambre d'Anne-Cécile. On avait bu, on n'avait pas sommeil, on était très énervés. Je sais plus laquelle des trois filles a proposé qu'on joue au strip-poker mais je me souviens que les deux autres ont été d'accord tout de suite. J'ai toujours été nul avec les cartes, alors je me suis retrouvé en slip le premier. J'ai proposé qu'on arrête le jeu. Je me sentais gêné, seul garçon, presque tout nu au milieu de ces petites bourgeoises intello encore à moitié habillées. Mais les filles avaient une idée bien précise derrière la tête. Elles ont voulu qu'on continue avec des gages. Elles étaient étrangement sérieuses, tout d'un coup. Le premier gage, c'est Anne-Cécile qui l'a reçu, il a fallu qu'elle m'enlève mon slip avec les dents. Quand je me suis retrouvé tout nu, elles ont regardé mon pénis avec attention. J'imagine que c'était la première fois qu'elles en voyaient un d'aussi près. Le deuxième gage, c'est Marie-Paule qui l'a fait, elle a pris mon sexe dans ses doigts. Ca l'a fait éclater de rire, elle trouvait la sensation bizarre. Ensuite, Louise a voulu voir à quoi ça ressemblait, un pénis en érection. « Comment tu fais, pour la faire durcir ? » elles m'ont demandé. Je leur ai expliqué que je me masturbais. Elles m'ont ordonné de me branler devant elles. Mais j'ai refusé, j'étais trop timide. Alors Anne-Cécile a dit que puisque j'étais tellement nul, elle allait le faire elle-même. Elle a pris mon pénis dans sa main et l'a secoué comme une salière. C'était comme une leçon de sciences naturelles. Je me suis retrouvé allongé sur le dos pendant que les trois filles me branlaient tour à tour, essayaient des techniques différentes, me tâtaient les couilles avec beaucoup de sérieux comme si c'était des spécimens d'animaux exotiques, tiraient sur la peau de mon prépuce pour en tester l'élasticité. Dans l'ensemble, elles trouvaient ma queue un peu dégoûtante et pas vraiment jolie à regarder. Puis Marie-Paule, la première, l'a prise dans sa bouche. Elle a fait une grimace et elle a recraché quelques poils. Mais elle était décidée à aller jusqu'au bout. Elle m'a demandé quel effet ça faisait et ce qu'il fallait qu'elle fasse pour que ça m'excite le plus. Je ne savais pas quoi lui répondre, c'était parfait de toute façon. Elles m'ont sucé à tour de rôle, en comparant leurs impressions. Et puis elles ont voulu que j'éjacule et elles ont tout fait pour ça, avec application et méthode. Il y avait Marie-Paule qui me léchait les testicules, Louise qui me branlait avec toute la force de son poignet et Anne-Cécile qui avait mis sa bouche autour de mon gland. Avant cette expérience, je m'étais déjà pas mal masturbé mais jamais je n'avais éjaculé autant de ma vie en une fois. Quand j'ai joui, je les ai barbouillées toutes les trois d'un vrai torrent de sperme. Elles ont poussé un cri, elles se sont écartées, elles en avaient partout, dans les cheveux, sur le visage, sur leurs vêtements. Et plein les lunettes. Elles ont porté leurs doigts à leur bouche, pour tester. Elles ont fait une grimace dégoûtée, elles ont craché, elles m'ont dit que leurs parents avaient raison, le sexe c'était finalement pas intéressant et très dégueulasse. Et puis elles sont parties se laver en riant. »

"Marie-Paule qui me léchait les testicules, Louise qui me branlait avec toute la force de son poignet et Anne-Cécile qui avait mis sa bouche autour de mon gland." Bon d'accord, mais la quatrième, c'est qui?
jeudi, novembre 27, 2003
- 317. Pour que leurs cadavres ne fuient pas...

"Pourquoi tu ris, Manon ?"
mercredi, novembre 26, 2003
NB ou NdB?
-318. La pente de la moindre douleur.
Quand on est enfant, on a foi dans la vie, on a foi dans les choses. On a la main emplie de petits cailloux colorés que l'on jette très loin, dans les directions qui nous plaisent, avec l'espoir qu'un jour, quand on sera grand et qu'on marchera sur les chemins, on retrouvera quelques-uns de ces petits cailloux, qu'on sera ému, qu'on se dira : « j'ai marché dans la bonne direction, je suis allé là où, enfant, j'avais l'espoir d'aller. » C'est si beau, c'est si simple. Malheureusement, la vie n'est pas une route bien tracée, c'est un sentier bordé de ronces, d'épines, de précipices, un dédale de culs-de-sac, de pièges, bordé de murs infranchissables ; on ne va pas où on veut, on va là où on peut, là où ça fait le moins mal ; on essaye de se trouver une clairière à l'abri des cactus, des cafards et des orties ; on suit toujours la pente de la moindre douleur. Lorsqu'on atteint une zone à peu près tranquille, on regarde autour de soi. Si l'on a la chance, l'endroit où l'on se trouve est vivable. Mais pas toujours... Parfois, on se retrouve en enfer. Et se dire que l'on a jamais eu le choix est une maigre consolation.
« Michel, tu me sers un autre whisky ? »

« Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire. Le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau. »
mardi, novembre 25, 2003
-319. Elle est Sorbonne, celle-là!

Je leur ai distribué des photos de cul, je leur ai dit qu'ils étaient passibles de trois ans de prison à cause de ça, ça les a fait rire. (Il n'y a pas de quoi rire, pourtant. L'article 227 -- 24 du code pénal, c'est pas une histoire drôle) :
"L'article 227-24 du code pénal punit de 3 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende « le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d'un tel message »."
Je leur ai parlé de ce que je savais sur le porno, la censure, la télé, de cinéma, Internet. Ils avaient l'air content... Si ça vous intéresse, de connaître l'état des lois en France, concernant la pornographie, allez faire un tour ici :
http://www.ddm.gouv.fr/dossiers_thematiques/documents/protectionmineurs1.html
Vous constaterez, et j'espère que vous en serez surpris, que notre beau pays s'est doté de tout l'arsenal juridique pour interdire totalement la représentation du sexe, quel que soit le support. Étonnant, non ? On en reparlera. Aujourd'hui, j'ai pas envie d'être sérieux.
"Bonjour monsieur Jean.....
Etant en admiration devant le fait que tu réponde a tes fans, je décide de te poser LA question de la nuit......
Q: Pourquoi les gens accusent-il la pornographie au même titre que les medias quand un acte de violence est commis? On est pas obligé de subir ces médias si cela nous déplait.... Moi je vais a la pornographie, ce n'est pas elle qui vient à moi....Je suis sain d'esprit et je respecte les femmes....
Quesqu'il ne va pas????
Cordialement,
Un Vi[n]ce totalement révolté contre la connerie et l'hypocrisie humaine...."
Bonjour monsieur Vince. Tu es bien naïf, mon garçon. Cet amalgame entre la violence et la pornographie n'est pas un argument nouveau. La dernière fois qu'il a été utilisé, c'était à l'automne dernier, quand Baudis, Boutin accusaient le porno d'être la principale cause des tournantes dans les banlieues. Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. J'ai écrit, dans je ne sais plus quel papier, lettre ouverte ou interview que : « les films pornographiques sont le seul endroit, à la télévision, où l'on est certain de ne pas trouver de violence. »

Voici l'image que je leur ai distribuée, à la Sorbonne. Sauf que, là-bas, elle était pas censurée. C'est une photo tirée de mon film : «XYZ, Antoine et Marie ».
Eh, oh ! J'ai dit que je ne serais pas sérieux aujourd'hui. Tiens, j'ai reçu ça hier et ça m'a beaucoup fait rire. Je ne sais pas qui l'a a écrit, mais il a du talent, celui-là !
"La scène : un poulet au bord d'une route. Il la traverse.
Question : Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route ?
LES REPONSES
RENÉ DESCARTES : Pour aller de l'autre côté.
PLATON : Pour son bien. De l'autre côté est le Vrai.
ARISTOTE : C'est la nature du poulet de traverser les routes.
KARL MARX : C'était historiquement inévitable, la liberté était de l'autre côté.
CAPTAIN JAMES T. KIRK (STAR TREK) : Pour aller là où aucun autre poulet n'était allé auparavant.
MARTIN LUTHER KING JR. : J'ai la vision d'un monde où tous les poulets seraient libres de traverser la route sans avoir à justifier leur acte.
MOISE : Et Dieu descendit du paradis et Il dit au poulet : " Tu dois traverser La route". Et le poulet traversa la route et Dieu vit que cela était bon.
RICHARD M. NIXON : Le poulet n'a pas traversé la route, je répète, le poulet n'a JAMAIS traversé la route.
SIGMUND FREUD : Le fait que vous vous préoccupiez du fait que le poulet a traversé la route révèle votre fort sentiment d'insécurité sexuelle latente.
BILL GATES : Nous venons justement de mettre au point le nouveau Poulet Office 2000 XP, qui ne se contentera pas seulement de traverser les routes, mais couvera aussi des oeufs, classera vos dossiers importants, etc.
BOUDDHA : Poser cette question renie votre propre nature de poulet.
GALILEE : Et pourtant, il traverse.
CANTONA : Le poulet, il est libre le poulet. Les routes, quand il veut, il les traverse.
CHARLES DE GAULLE : Le poulet a peut-être traversé la route, mais il n'a pas encore traversé l'autoroute !
JACQUES CHIRAC : Parce que je n'ai pas encore dissous la route.
L'EGLISE DE SCIENTOLOGIE : La raison est en vous, mais vous ne le savez pas encore. Moyennant la modique somme de 10 000 F par séance, plus la location d'un détecteur de mensonges, une analyse psychologique nous permettra de la découvrir.
BILL CLINTON : JE JURE sur la constitution qu'il ne s'est rien passé entre ce poulet et moi.
ANDERSEN CONSULTING : La dérégulation du côté de la route où se trouvait le poulet menaçait sa position dominante sur le marché. Le poulet était donc confronté au challenge significatif de créer et développer les compétences requises pour ce nouveau marché compétitif. Andersen Consulting, en partenariat avec le client, a aidé le poulet à repensé sa stratégie de distribution physique et ses processus d'implantation. En utilisant le nouveau Poultry Integration Model (PIM), Andersen a aidé le poulet à mettre à profit ses talents, méthodologies, connaissances, fonds et expériences de manière à aligner le personnel, les processus et la technologie du poulet sur sa stratégie globale au sein d'un Program Management Framework. Andersen Consulting a réuni pendant un tour de conférence de 2 jours un large panel constitué d'analyse des routes et des meilleurs poulets avec des consultants Andersen possédant de grandes connaissances dans l'industrie du transport afin de profiter au maximum de leur capital de connaissances personnelles, implicitement et explicitement, et de leur permettre d'entrer en synergie les uns avec les autres de manière à parvenir au but implicite de sortir, d'architecturer et d'implanter avec succès un framework d'entreprise au travers du continuum des processus de trans-médiane de la gent gallinacée. La réunion a eu lieu dans un endroit ressemblant à un parc, ce qui a permis de créer un environnement plein de sens, en ce qu'il véhiculait un message stratégique pour l'industrie, construit sur une vision cohérente et claire du marché, et qu'il était en adéquation avec les valeurs fondamentales, la mission et la vision du poulet. Cela nous a guidé tout au long de la solution d'intégration de l'entreprise. Andersen Consulting a participé à la réussite de la migration du poulet. Merci pour votre attention.
ZEN : Le poulet peut vainement traverser la route, seul le Maître connaît le bruit de son ombre derrière le mur.
DOC GYNECO : Ouah, cool, le poulet, il est hyper cool, mais là quand il traverse la route, là tu vois, j'hallucine, c'est trop prise de tête.
AIME JACQUET : Ouais, je leur ai fait traverser la route ! Personne ne me faisait confiance mais j'y suis arrivé. Qu'est-ce t'y connais aux poulets, toi ?
RICHARD VIRENQUE : C'était pas un lapin ?"
lundi, novembre 24, 2003
-320. Merci!
hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhrrrrrrrrrrrrrrrrgggggggggggggghhhhhhhhhh
hhhhhhhhhhhh !!!!!!!
Revoilà enfin la sainte colère, le précieux frisson. J'étais une armée en déroute, amnésique, sans carte et sans mission, déboussolée et réduite à jouer à çui qui pisse le plus loin et à manger ses chevaux pour se désennuyer et voici qu'un messager anonyme me redonne des nouvelles du front. Nicole Buron, tête de file des hystériques ! Je ne la cite pas, ce serait faire trop d'honneur à sa logorrhée haineuse et paranoïaque. Lisez-la vous-même.
http://www.centredeformation.net/actu/porno.htm
Mais je la remercie, comme je remercie, du fond du cour, Dominique Baudis, Christine Boutin et, dans un même élan du cour, toutes les associations d'ordre moral pour l'excellente publicité que leurs efforts conjoints font à mon métier. Sans eux, j'aurais l'impression d'être inutile. Sans leur aide, le porno serait un anodin spectacle de gymnastique oublié de tous. Grâce à eux, grâce à leur enthousiasme, leur vigueur, leur éloquence et la passion qui les anime, il accède au rang de sujet d'intérêt général, de phénomène de société et de combat culturel. Au nom des gays, des lesbiennes, des branleurs et des branleuses, des poètes et des épicuriens, au nom d'Omar Khayam, d'Apollinaire, de Jean Genet, de Rabelais et du divin marquis, au nom de Nagisa Oshima, de Gérard Damiano, au nom de Madonna et de la Cicciolina, au nom de Georges Brassens et de Gainsbourg, au nom de Tracy Lords et de Linda Lovelace, au nom de tous les auteurs censurés et à la santé de Bukowski, je vous dis un grand merci !

"Une fois de plus, le combat est culturel."
Nicole Buron
(Merci madame)
-321. La pornographie, c'est l'infini à la portée des timides.
"Regardez-les, ces hommes seuls qui se déplacent avec précautions le long des rayonnages des sex-shops, des vidéoclubs ou des grossistes en vidéo X. Ils prennent une cassette, en regardent la jaquette, la retournent, lisent les textes du verso, la reposent. Hésitent, en prennent une autre. Changent de rayon, l'air hagard, en évitant soigneusement de croiser les regards des autres clients. Ils sont seuls, très seuls, perdus dans leur recherche du rêve érotique absolu, de la grande porte vers le Paradis réconfortant de l'Amour Parfait, de la clé de leur douleur. Des pervers ? Certainement pas. Des romantiques. L'amour, c'est l'infini à la portée des caniches, disait Céline. La pornographie, c'est l'infini à la portée des timides.
Certes, mesdames, ces hommes-là, dont je fais partie, ont un problème avec vous. Mais ne le prenez pas mal. Ce problème, c'est qu'ils vous vénèrent. Comme des icônes, des déesses, des visions fantasmagoriques. Et que vous n'êtes que des femmes réelles."

"Si t'es sage, t'auras une image."
Supanova vient de me donner l'adresse d'un bloggeur que je trouve génial. Üzdrük, il s'appelle, le gars. Il est drôle, érudit, dépressif. Bien, quoi. Dans son post d'aujourd'hui, il traite du porno et surtout des anti-pornos. Il donne un lien vers le "centre de formation à l'action civique et culturelle selon le droit naturel et chrétien." Il y a là un pamphlet de Nicole Buron d'une extraordinaire beauté. Le porno, dit-elle, c'est les marxistes et des franc-maçons qui s'en servent pour tuer les catholiques. Allez-y. C'est une lecture indispensable.
Et allez lire uzdruk, aussi. http://perso.wanadoo.fr/uzdrukv2.0/blog.html
dimanche, novembre 23, 2003
-322. Son regard de vieux pervers sur mon corps
« C'était une de ces nuits de novembre dégueulasses, froides et mouillées. Je sortais d'une fête avec des copines. On était quatre filles de dix-huit ans, dans la rue, à vouloir rentrer chez nous. On était toutes un peu saoules, un peu stone, bien crevées. Moi, en plus, j'étais frustrée. Mon amoureux du moment avait rompu avec moi peu de temps avant, je me sentais trahie et j'aimais pas ça. On a arrêté un taxi. Le chauffeur était un vieux type, tout maigre et tout miteux, avec des dents jaunes. Il conduisait une Renault aux sièges défoncés qui sentait la Gitane papier maïs. Les copines se sont mises à l'arrière, moi je me suis assise devant, à côté du chauffeur, parce que j'étais celle qui descendait la dernière. On s'est mis à rouler dans la nuit. A l'arrière, les filles disaient des bêtises, elles parlaient de sexe. Je sentais bien que le chauffeur ne perdait pas une miette de leur conversation et que ça l'excitait. J'avais une mini jupe et je sentais son regard dégueulasse sur mes jambes pendant le trajet. Des fois, il me lançait des oeillades grivoises et il me faisait des petites réflexions du genre « elles sont bien dessalées, vos copines, hein ? » Normalement, un vieux crasseux miteux comme lui m'aurait donné envie de vomir. Mais cette nuit-là, je sais pas pourquoi, j'ai trouvé drôle de l'exciter encore plus. J'ai remonté ma jupe petit à petit et ouvert mon manteau pour qu'il voie mon soutien-gorge dans mon décolleté. Il n'en perdait pas une miette, le salaud. Moi, j'aimais son regard de vieux pervers sur mon corps. C'était du désir pur. Les filles sont descendues l'une après l'autre. A chaque fois que la voiture se vidait, la tension sexuelle montait d'un cran entre lui et moi. Au bout de cinq minutes, j'avais les jambes écartées et le décolleté bien ouvert pour que le chauffeur voie bien tout. Vers la fin, il restait plus qu'une fille à l'arrière, qui dormait à moitié en regardant la ville mouillée par la fenêtre. Alors il a pris ma main et il l'a posée sur sa braguette. Il portait un bleu de travail sale, je m'en souviens très bien. J'ai senti la bosse dure que faisait sa bite sous le tissu bleu et ça m'a plu. J'ai laissé ma main. Le vieux a ouvert sa braguette, il a sorti son sexe qui était long, maigre et très raide et j'ai commencé à le masturber lentement pendant qu'il conduisait. Ensuite, la dernière fille est descendue. On est restés tous les deux seuls dans la voiture. J'avais le cour qui battait très fort dans ma poitrine. Il a roulé un peu, il a garé sa Renault dans un coin sans lumière et il a coupé le moteur. J'ai plongé sur sa queue et je l'ai prise dans ma bouche. Je l'ai sucé. C'était la première fois de ma vie que je suçais un homme et j'aimais ça à la folie. Il a joui presque tout de suite, en toussant ses Gitanes. J'ai bu son sperme. Et puis je me suis rhabillée, sans un mot et je suis sortie de sa voiture. J'ai fait tout le reste du trajet à pied, sous la pluie. Mais vous savez quoi ? J'étais très fière de moi. »

Semy au maquillage, deux heures du matin...
J'ai envie de vous raconter l'histoire de cette photo. J'étais avec Loulou, à l'époque. Nous dinions au restaurant corse ("La main d'or", dans le 11e arrondissement... Allez-y de la part de John, vous serez bien reçus.) . Cette fille était au bar, seule, elle s'ennuyait ferme. On l'a invitée à notre table, on lui a dit à quel point on la trouvait belle et on lui a proposé de poser pour nous immédiatement. On a fait ces images entre minuit et deux heures du matin, bien bourrés tous les trois. Les photos sont merveilleuses.
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