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chronique légère, aphrodisiaque et digeste: écrite un jour pair, avec alcool.

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chronique que tu lis si tu veux mais que tu te plains pas d’avoir mal à la tête après: écrite un jour impair, avec alcool.

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samedi, octobre 25, 2003

-351. Remplir d'étoiles un corps qui bat 

Je le fais tard, ce post-là, parce que j'ai passé la journé sur le tournage du film de Titof "TI'TOUCH". Producteur, caméraman sur un film gay, c'est une première pour moi. Je vous raconterai... Brèfle, v'là de la lecture. Je vous la fais copieuse, aujourd'hui...


Après un cours sur la naissance du cinéma porno et la loi sur le X, la petite Zézette lève le doigt au fond de la classe.
- Maîtresse, maîtresse, dit-elle, j'ai tout bien compris à votre histoire des gentils de 1975 qui ont fait des films avec des sentiments grands comme ça et du poil autour pour embêter les grognons au pouvoir et rigoler en montrant les fesses de leurs copines et qui se sont fait avoir comme des couillons parce qu'on leur a piqué tous les sous qu'ils auraient du se faire avec leur amour sale et que c'est injuste et que aujourd'hui il y en a même qui veulent les empêcher complètement de vendre leurs films à la télé parce que l'ogre des associations de la censure morale est entré dans leur peau, comme dans Matrix et qu'il parle avec leur bouche et que les journalistes sont tous devenus des pervers qui disent du mal de Loana même si elle a des chouettes nichons, mais y'a un truc que je pige pas.
- Oui Zézette ? répond la jolie maîtresse en maillot de bain. Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?
- Ben voilà, fait l'élève, gênée. Je comprends que vous avez envie qu'on pense qu'il y a une injustice culturelle dans cette histoire, mais au fond, moi je m'en fiche parce que, des films de boule, j'en ai vu quelques uns, mais c'est toujours pareil, c'est barbant, c'est nul. Limite pénible, même, des fois !
- Ouah, l'aut' !!! s'écrie Toto, qui est très amoureux de Zézette et qui est assis juste à côté d'elle pour pouvoir la tripoter. T'es nulle de chez nulle, comme pouffe ! C'est pas vrai que c'est barbant, les pornos, même que c'est vachte chouette pour se branler à la maison !
- Il a raison !!! Toto a raison ! s'exclament en chour les autres garçons de la classe.
- Peut-être, réagit Zézette du tac au tac, mais si c'est juste pour vous branler, tas de nouilles, z'avez pas besoin d'en faire un cours d'histoire, vous avez qu'à aller dans un sexechope ou qu'y en a plein, des films de boules, vous arrosez les murs de la cabine avec votre teub et vous nous lâchez. Y z'ont pas dit qu'y z'allaient fermer les sexechopes, hein ? Alors, museau les obsédés !
- Les enfants, les enfants, réagit l'institutrice ravie de l'animation provoquée par la question de Zézette, ne criez pas, vous avez tous raison. Mais c'est simplement que vous n'êtes pas allés au fond du débat. Quelqu'un dans cette classe peut-il me dire pourquoi le porno joue un rôle dans notre société ?
- Moi, Maîtresse ! s'enhardit Turlutte, une grande assez moche mais qui sait faire plein de trucs sa bouche sans enlever ses lunettes. Voyez-vous, je partage avec ma camarade Zézette son manque d'intérêt vis-à-vis de la production X actuelle, cependant je pense que la pornographie, comme la prostitution, joue un rôle important de catharsis et d'apaisement social. Elle offre un palliatif bon marché et peu contraignant à la misère sexuelle qui pourrait, si elle n'était traitée, dégénérer rapidement en instabilité sociale.
- Elle a dit quoi la grande goulue ? J'ai rien pigé, fait Toto.
- Elle a dit, gros con, répond Zézette, que t'es moins agressif quand tu t'as largué ton blanc d'oeuf devant une vidéo que quand t'es en chaleur !
- Ah bon, ben ça va, fallait traduire...
- Bien, Turlutte, fait la maîtresse ravie. C'est le rôle social de la pornographie que tu nous as décrit là. En voyez-vous un autre ?
- Moi, Maîtresse, moi ! s'enhardit le gentil Babu.
- Oui, Babu ?
- Les films de boule y sont vachement utiles pour apprendre comment le sexe y fonctionne. En vrai, je veux dire. Parce que, en cinquième, dans les cours d'éducation sexuelle, j'y comprenais que dalle. Ovaires, enzymologie, fécondation, préservatifs, tout ça, c'était pas marrant. Mais dans une vidéo, on pige tout. Et comme ça on est moins teubé quand on se fait une fille pour la première fois.
- Ouais, ah ouais, renchérit Toto, ravi. On peut lui faire des bang bang, des éjacs raciales et des orolingus terribles !
- C'est quoi, des « orolingus » ? ironise Zézette
- Tu sais même pas ça ? C'est quand on met la langue dans l'oreille. Ca fait jouir super vite. Tu veux que je te le fasse ?
- Je veux dire, Maîtresse, poursuit Babu, que quand on sait rien du sexe parce qu'on n'a jamais vu de films éducatifs pour les adultes, on risque de tout mélanger et d'être tellement inquiet ou tellement excité qu'on épousera n'importe quelle fille juste pour apprendre comment ça fait et après on s'apercevra qu'on n'a pas épousé la bonne et qu'on l'aime même pas et que c'était juste pour se faire sucer un coup et qu'on le regrettera toute sa vie. Avec le sexe c'est comme avec les épinards ou le foie de veau, on risque de pas aimer si on sait pas comment il faut les préparer. Faut faire des tests avant d'en acheter.
- Moi, les épinards, je les aime seulement si y sont à la crème. Sinon, beurk !, commente intelligemment Toto
- Je te remercie, Babu, tu nous a très bien expliqué le rôle éducatif et dédramatisant du X. Autre chose ?
- Oui maîtresse, moi, dit Hélène, une élève sage et discrète, en levant la main.
- Hélène ?
- Madame, juste le fait qu'on puisse avoir cette conversation, ici, sans se prendre la tête, c'est un truc que le X nous a apporté.
- Explique...
- La qualité des films, c'est pas ça l'important. Qu'ils soient « crades » ou qu'ils soient artistiques, on s'en fout. On n'a même pas besoin de les regarder. Faut juste qu'y z'existent. Les pornos sont autorisés depuis avant ma naissance, depuis presque 30 ans. Ca veut dire que toutes les nouvelles générations, elles sont nées dans une société où on a le droit de montrer le sexe et d'en parler. J'ai causé avec mes grands-parents, y disent que ça fait une énorme différence avec leur jeunesse à eux. Eux, on leur bourrait le crâne avec des tas d'histoires pour leur faire peur, les roses, les abeilles, le pêché, la Vierge Marie, le Diable. On leur disait que se masturber ça rend sourd et qu'y z'iraient en prison si y regardaient une photo de femme à poil. Presque tous, y rataient leur vie et y passaient à côté du plaisir ou y devenaient pervers parce qu'on leur avait fait croire que jouer avec son corps c'est sale et dangereux. Pour nous, comme on a des films de boule à la télé, on comprend bien que tous ces trucs sur la morale, le danger, la punition, c'était du méchant pipeau et que le sexe, c'est simplement un truc normal et intéressant et qu'on a le droit de vivre avec, de se marrer, de le photographier, de le peindre, de le filmer, de le raconter, de « remplir d'étoiles un corps qui bat et de tomber mort, brûlé d'amour »(1)... De fabriquer du bonheur avec en vitesse avant que les méchants nous l'interdisent encore une fois...
Un silence dans la classe.
Hélène s'étonne.
- Pourquoi vous pleurez, maîtresse ?

(1. Jacques Brel. « J'arrive. »)

Ca, c'est la somptueuse Tiffany Hopkins. Tiffany, t'es une star!

//// bavé par |Reboot| @ 10/25/2003 08:24:29 PM

vendredi, octobre 24, 2003

-352. Orgasme cosmique 

Le don de soi. S'offrir, se perdre dans le corps de l'autre, renoncer à soi-même, s'enivrer de sueur, rire, pleurer, crier, redevenir enfant, redevenir fou, téter, boire, manger l'autre, obtenir le pardon de toute cette sale vie dans ses bras. Faire l'amour, faire l'amour, faire l'amour !... Comme c'est difficile, comme on nous a mal appris, comme nous sommes maladroits, empêtrés. Comme nous souffrons. Oh, ces back-rooms, ces confessionnaux, ces errances dans les cabines glacées des sex-shops, ces voyages parmi les cassettes de cul, cette douleur dans le ventre et cet espoir absurde que l'une des ces cassettes renferme la clé de cette douleur, la clé qui ouvre la porte. Qu'elle contienne le secret qui nous rendra forts, libres, nous délivrera de la honte et de la peur, nous déraffarinera, Oh, retourner à Woodstock, nus dans la boue, innocents, avec un rêve d'orgasme cosmique auquel croire !!! Oh, porno, comme on voudrait croire en toi et comme tu nous déçois !



//// bavé par |Reboot| @ 10/24/2003 10:43:59 AM

jeudi, octobre 23, 2003

-353. Des gens qui mangent, des gens qui baisent... 

C'est pour ça, c'est à cause de cette charge explosive du sexe, que les films de boules sont tellement mauvais. J'esplik. Imaginez une vidéo de 90 minutes qui montrerait des gens attablés en train de manger. Manger, manger, s'empiffrer pendant une heure et demie. Pour nous, occidentaux repus, cette vidéo serait d'un ennui absolu. Pas de recherche formelle, sujet inintéressant. Poubelle. Mais pour un affamé angolais ou somalien, un crève la faim, ce serait un film fascinant. Le pauvre se le passerait en boucle, il serait émerveillé. Nos films de boule, dans leur grande majorité, n'ont pas plus de valeur formelle ou artistique que la vidéo précitée. Des gens qui baisent pendant une heure et demie, filmés par des abrutis parkinsoniens. Mais nous sommes si affamés de sexe, si frustrés, si malheureux en général dans nos rapports avec l'amour physique que nous les trouvons fascinants. Pauvres de nous ! Dis-moi à quoi ressemble ton porno et je te dirai dans quelle société tu vis. Ici on est dans le pays de Tartuffe. Partouzes honteuses et censure officielle. Camarade, encore un effort avant d'être révolutionnaire...




//// bavé par |Reboot| @ 10/23/2003 02:35:23 PM

mercredi, octobre 22, 2003

La vie à l'envers 

Valérie, une copine de Bruxelles vient de m'envoyer ça. C'est mignon, alors je vous en fais profiter:

La vie d'après Donald Sutherland :

" Je n'ai que 65 ans, je suis donc beaucoup trop jeune pour penser à la mort. De toute façon, je suis pour la vie dans l'autre sens. Je trouve qu'on devrait commencer par la mort, comme cela, on serait débarrassé de cette angoisse. Puis on vous installerait dans une maison de repos, de laquelle on finirait par vous mettre à la porte parce que vous êtes trop jeune. On passerait quelques années à voyager ou à jouer au Golf, puis on nous donnerait une montre en or et on commencerait à travailler. Cela durerait 30 à 40 ans. Quand on aurait rassemblé toute cette expérience, on entrerait à l'université où l'on pourrait apprécier pleinement d'autres expériences comme le sexe, être saoul ou essayer quelques drogues. Puis on irait au lycée, à l'école primaire et enfin à la maternelle. On se ferait câliner par une femme pendant 3 ou 4 ans, ensuite on sucerait goulûment une douce mamelle, on passerait 9 mois dans un ventre bien chaud et la vie se terminerait par un orgasme..!!!"


//// bavé par |Reboot| @ 10/22/2003 12:26:46 PM

Blog à part... 

Encore un blogger qui m'envoie un mot doux. http://www.coredumped.net/ J'aime bien ça quand j'arrive au bureau le matin, avant de commencer une journée d'emmerdes. Merci Alexandre.

//// bavé par |Reboot| @ 10/22/2003 10:14:08 AM

-354. Angélique et les crottes de nez. 

Ce qu'on regarde dépend des yeux. Quand on montre la lune du doigt, l'imbécile regarde le doigt. Quand je montre mes films, les imbéciles sont tellement obnubilés par les bas morceaux, les bites, les anus, toute cette charge sexuelle qui est la matière première de mon artisanat, qu'ils ne voient rien d'autre. C'est idiot, je travaille sur un sujet si fort, si sensible, le sexe, qu'il paralyse le jugement critique de ceux à qui je m'adresse. Moi, dans mes films et dans ceux de Loulou, je vois le rythme, les cadres, le montage, l'intention, et puis des visages, du jeu, des émotions, des garçons et des filles complices qui jouent sereinement à un jeu extraordinaire. Du plaisir mis en forme, quoi. Et je trouve ça beau. Cette envie de jouir et cette envie de mettre la jouissance en images. Suis-je le seul ? Suis-je décalé ? Pervers ? Mithridatisé ? Quand je sors dans la rue, je me retrouve parfois cerné d'imbéciles. « Yo, c'est toi Birout' qui fé dé film de uc ? T'a pa hont' ? » Ben non. Pas un instant. Je suis naïf, puéril, inconscient, inconséquent, sans doute, mais angéliquement persuadé que ce que je fais est respectable et intéressant. Je ne suis pas un provocateur, je suis un gamin autiste qui tire les crottes de son nez au fond de la classe, qui les montre à tous en attendant qu'on admette, comme lui, qu'elles sont très jolies. Ses crottes.


De gauche à droite : « XYZ », « 24 heures d'amour », « Le principe de plaisir », « French Beauty ».


//// bavé par |Reboot| @ 10/22/2003 10:00:14 AM

mardi, octobre 21, 2003

La communauté des bloggers. 

Je viens de recevoir ce mail:
"Je ne pense pas avoir jamais vu un de vos films, mais je trouve votre personnage sympathique lors de vos interviews. On sent l'amour du travail bien fait et vous apportez un point de vue intelligent et rafraîchissant sur votre métier. Puisse votre blog suivre la même voie. Sans oublier un peu de déconne, on est là pour ca.
Allez hop, je vous mets dans mes lectures sur Zen and the art of Rock and Roll ( http://lo.webvultures.com/ ). Soyez le bienvenu dans la communauté des bloggers.
Lo"
Merci Lo, merci les bloggers.

//// bavé par |Reboot| @ 10/21/2003 02:19:38 PM

-355. Une lepénite par voie anale? 

V'là la version complète de la chronique que j'ai écrite au printemps et que « Nudus » a publiée dans une version abrégée. (Qu'est-ce qu'ils sont devenus, « Nudus » ? Ils existent encore ?)

LES MEDIAS LES PLUS FAUX CUL DU MONDE.
On a les medias les plus faux cul du monde. C'est un record. Enfin, j'exagère sans doute. Il est vraisemblable qu'à Abilene, au Texas, les langues de boeuf soient enveloppés dans des feuilles qui prônent la peine de mort, l'auto défense et l'autodafé avec une démagogie si immonde que je n'oserais pas me torcher avec de peur d'attraper une lepénite par voie anale. Mais on est en France ici, cornecul ! Dans le pays de Choderlos de Laclos, Pierre Louÿs, Apollinaire et Jean Genêt, le premier pays de la planète, depuis qu'Omar Khayam et les fondateurs du Kamasoutra ont été bannis par un célèbre conducteur de dromadaires misogyne, à oser considérer la bagatelle comme un art. Alors, journaliste de presse écrite, de radio ou de télévision, directeur des programmes, éditeur, marchand de papier, de temps d'antenne, artiste, responsable du divertissement et de l'éveil intellectuel de tes semblables, artisan et témoin de l'état des mours de ton pays, toi, mon ami(e), l'homme ou la femme des medias, que t'arrive-t-il ? Tu n'oses plus bander ? Tu as peur de l'ombre de tes fesses sur les murs de ta salle de rédaction ? Je diagnostique que l'époque t'a rendu schizophrène. Tu rêves de sexe, tu en mets partout, dans tes pubs, dans tes clips, dans tes émissions, dans tes pages « santé », dans tes pages « mode » ou « culture ». Mais, comme une mauvaise chanson de variétés que l'on finit par fredonner lorsque la vingtième audition a fini par tuer tout esprit critique, les mensonges officiels sur le prétendu délabrement moral de notre société, à force d'être ressassés, te paraissent aujourd'hui recéler un inquiétant fond de vérité. Du coup, Tartuffe, tu étales la chose en la salissant. La hardeuse invitée en prime time ? C'est une pauvre prolétaire violée dans son enfance, exploitée ensuite par ces proxénètes que l'on appelle réalisateurs de porno et vendue en cassettes à de pauvres masturbateurs incultes. Les seins de Loana ? Tu les imprimes sur deux pages comme tu reproduis les photos de ses galipettes aquatiques en qualifiant la fille de gourde manipulée. Les partouzeurs du Cap d'Agde ? Tu en fais vingt-six minutes d'antenne affriolantes en accompagnant les images d'un commentaire moralisateur et dégoûté. Tu te régales à diffuser et commenter jusqu'à la nausée les rapports sur la prétendue influence du X sur les tournantes de banlieue, en appuyant sur le mot « banlieue » comme si les gosses de bourgeois étaient à l'abri de pareils débordements. Tu diffuses à des heures de grande écoute des séries américaines dans lesquelles l'alibi de la reconstitution de faits divers est le prétexte à des étalages de nudités torturées, violées et battues... Tu invites Clara Morgane à huit heures trente en servant à tes téléspectateurs des gros plans juteux sur son décolleté plongeant puis tu l'interroges sur la misogynie et les dégâts causés au féminisme par la production X. Enfin, au cinéma, lorsque tu montres du sexe, c'est soit pour faire un lugubre portrait de la misère morale ou sociale, soit pour pleurnicher en te filmant le nombril. L'honneur et le profit, le beurre et l'argent du beurre... Imagine quelqu'un qui dirait : « Ca ne vous dérange pas, mademoiselle, que je me branle en vous traitant d'ordure ? ». Ce quelqu'un est extrêmement antipathique, n'est-il pas ? Il a besoin de mépriser l'objet de son désir ce qui est très vilain. Ce quelqu'un s'appelle un pervers. Et ce pervers, c'est toi. Alors arrête, s'il te plaît.



"Ca te dérange pas, de causer pendant que je te suce ?"

Allonge-toi sur le canapé, là. Voilà. Tu peux enlever tes chaussures si tu le souhaites. Respire à fond. Je sais, c'est dur, on est tous sous pression, le stress est si fort dans nos professions... Bien. Tu souffres donc communément de ce qu'on appelle une double injonction. Pour résoudre un cas comme celui-là, il faut analyser les parties en présence. D'un côté, on trouve tes penchants naturels pour le plaisir, la transgression, ton amour de la liberté et de ses débordements. Eh quoi, tu as entre vingt-cinq et quarante ans, tu es né(e) en même temps que le X, peu après 68, tu es un(e) enfant ou un(e) petit(e) enfant de la génération de Woodstock, de la pilule, du MLF, de Wilheim Reich et de la grande libération sexuelle de l'après guerre. Tu sais qu'il est interdit d'interdire et tu répètes « Carpe Diem » à qui veut l'entendre ; tu fumes de l'herbe, il t'est peut-être même arrivé de jouer avec des produits encore plus interdits. La liberté et l'impertinence vis-à-vis des usages, des mours et des lois que tu as reçue en héritage te paraît « normale ». Mais de l'autre côté, dans l'ombre, il y a l'ogre. Appelle-le comme tu veux. Loi, ordre, censure, bienséance, fascisme, interdit, morale. Appelle-le comme tu veux mais regarde-le en face. Il a de nombreuses bouches. Parfois il parle à ta gauche. Jack Lang, Ségolène Royale ; parfois, il s'exprime à ta droite, dans la bouche de Le Pen, Baudis ou Boutin ; parfois, comme les « agents » de « Matrix », il se glisse dans le corps d'une femme et, au travers elle, prétend parler au nom du féminisme ; parfois il manipule un religieux et évoque le péché et l'enfer ; parfois il se prétend psychiatre, ou juge ; il crée des associations qui convoquent le parlement pour défendre la famille, l'enfance ou les valeurs nationales. Le plus souvent, tu ne sais pas d'où vient sa voix, elle semble jaillir de partout et faire vibrer les murs. L'ogre... C'est lui qui te veut du mal et il n'a jamais été aussi fort qu'aujourd'hui. Il exerce son pouvoir en répétant ses mensonges jusqu'à ce qu'ils ressemblent à des vérités. Mais quelques soient ses avatars, quelques soient les buts qu'il prétend poursuivre, il est facile à reconnaître car une seule cause, finalement, l'intéresse et c'est celle qui apparaît lorsque l'on épluche ses discours, c'est l'éradication totale du plaisir.
« Le plaisir est antisocial » rugit l'ogre. Et toi, tu ne sais pas s'il n'a pas un peu raison, au fond. Alors, tu as peur du plaisir.


"Oh oui, John, dis moi encore des trucs, ça m'excite !"

//// bavé par |Reboot| @ 10/21/2003 11:12:28 AM

lundi, octobre 20, 2003

-356. Musique! 

Dans « Porno Blues », je me suis arrêté, dans le récit de ma vie professionnelle, au film « 24 heures d'amour » et à la création de mon premier site internet www.johnbroot.com (qui sert maintenant d'adresse à ce gloubiboulga). Il y a eu 8 autres « gros » films, après celui-là. « Le Principe de Plaisir », « X.Y.Z.(Antoine & Marie) », « Elixir », « French Beauty », « Ally », « Xperiment », « Explicite » (le programme en direct), « Une nuit au bordel. » Je mets « gros » entre guillemets parce que, à cause des contraintes économiques de mon métier, mes « grosses » productions sont tournées en cinq jours avec des budgets qui feraient rire n'importe quel producteur de télé. N'empêche. Qu'est ce qu'on a aimé les faire, ces films ! Pour ceux qui les ont vus, voilà un cadeau. Quelques morceaux tirés des bandes originales. Dans l'ordre :
1 .Le principe de plaisir. (La partouze finale) Luigee Trademarq. J'avais demandé à Luigee une valse sentimentale à la Francis Lai, comme on entendait dans les pornos des années 70. Je crois qu'il s'est beaucoup amusé à faire ça.
2 . XYZ (le Nocturne de Chopin version Charlie O. (à l'orgue) et Noël Akchoté (guitare). Tout le personnage de Titof était porté, dans le film, par des variations autour du nocturne opus 55 de Chopin. En une soirée, Noël et Charlie ont improvisé huit de ces variations. Un bonheur !
3. Elixir. (3 devant, 2 derrière) Musique de Noël Akchoté, paroles et chant de Fred Poulet. J'en avais marre d'illustrer les partouzes de mes films avec de la techno. Noël et Fred m'ont proposé un gag. J'ai sauté dessus.
4. French Beauty. (En août, fais ce qu'il te plaoût), Paroles et musique de Red. Je voulais que Red, assis devant la porte de l'hôtel particulier, chante une complainte soixante-huitarde sur les riches. Il a composé ce morceau pour l'occasion.
5. Porno star. Paroles de Reboot, musique de Luigee. C'est Mathilda elle-même qui chante (celle qui joue le rôle de Sweety dans le film). On s'est bien amusés pendant l'enregistrement. Dans le film, on n'entend pas bien les paroles à cause du chahut de la scène.
6. Un des tubes de Luigee. Il en a pondu tellement, des trucs merveilleux. C'est sur ce morceau-là que j'ai posé la scène du bordel dans le night-club, à la fin de XYZ.

J'aurais du mal à dire tout le bien que je pense de la petite bande de musiciens que vous entendez là. Ils sont tous tellement différents. Luigee Trademarq (Jean Louis Pégorier pour les intimes) est un génie solitaire. Un bricoleur fou. Il fait tout lui-même avec ses machines, ses claviers et ses guitares. On bosse ensemble depuis le tout début (le cd-rom Virtual Escort en 1994) Je peux pas imaginer une bande-son sans lui. Noël Akchoté m'a été présenté par Quentin Rollet. Ils dirigeaient Rectangle ensemble à l'époque (avant qu'ils se fassent la gueule :-)). Noël est aussi un pur génie. Acoustique, lui. Et "con sentimento". En une heure de studio, en jouant de tous les instruments lui-même, il pond des trucs inouïs. C'est Dieu le père, quand il accepte de jouer en touchant les cordes, ce qui est rare. Red est une star. Il joue le rôle du clodo dans French Beauty et il a pondu le blues du bourgeois (En août, fais ce qu'il te plaoût) spécialement pour le film. J'étais très fier ! Fred Poulet que je ne connais pas (on s'est croisés une fois ; on était intimidés tous les deux) a écrit les plus somptueuses paroles qu'on puisse imaginer pour illustrer une touze (3 devant, 2 derrière). Enfin, Charlie O., qui joue un peu avec tous, au fil des rencontres, est un électron libre, le roi de la voltige sans filets sur orgue Hammond ou sur n'importe quel clavier. Ils devraient tous être beaucoup plus célèbres qu'ils ne le sont. On a tous ensemble un projet de comédie musicale. On construirait le film sur une partition de 90 minutes, avec des moments chantés, des moments parlés, des moments de toutes sortes et je tournerais le film en play-back. Quel pied ! Peut-être qu'un jour je réussirai à monter ça. ?
PS. Rectangle a édité un triple cd avec les musiques que Luigee a pondues pour moi. Ca s'appelle "Bande Original" et je pense que vous pouvez encore vous le procurer chez eux si ça vous intéresse. www.rectangle.org



- Ca fait mal, dans les fesses?
- Les filles disent que non...


//// bavé par |Reboot| @ 10/20/2003 11:41:37 AM

dimanche, octobre 19, 2003

Dimanche au bureau... 

Message perso.
Jeune homme, la quarantaine, paraissant moins, créatif, actif, cultivé, spirituel et compliqué, alcoolique, work alcoholic, fumeur, motard, solitaire et tendre, travaillant dans l'audiovisuel pour adultes, recherche compagne pour partager pizzas, voyages, chagrins, lutter contre l'entropie négative et bâtir une vie entière avec des fleurs autour. Profil recherché : 20/35 ans, intelligente, chieuse, mutine et forte. Envoyer photo et courrier rigolo à john@explicite-art.com.


Hi hi. Je fais mon Meetic tout seul. Nananère !

PS. Je suis en train de prendre l'habitude d'appeler cette page mon « gloubiboulga » parce que j'adore ce mot et je suis un fan de Casimir qui a une petite queue comme moi. Mais je me fais engueuler à chaque fois par mon webmaster qui me dit que si je n'emploie pas le mot « blog », ça nuira au référencement. Je m'en fous, du référencement. Et puis j'aime pas le mot « blog ». C'est comme « hype », ou « buzz », ça pue la tendance et le marketing viral. Cherchez à qui profite le crime. Mais bon, pour lui faire plaisir, je vais utiliser « blog », de temps en temps.
Blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog, blog,
T'es content, Danny ?


//// bavé par |Reboot| @ 10/19/2003 11:07:48 AM