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jeudi, septembre 14, 2006
311. Hommage à Luigee.
Voilà un beau cadeau. Un truc rare. Une curiosité. C'est la piste cachée qui se trouve à la fin du troisième CD du coffret : "Bande Original" de Luigee Trademarq. Vous vous souvenez de cet album ? C'était la compilation remixée des meilleures musiques que ce génie de Luigee a pondu pour mes films dans les années 1997/2001 à peu près. Un bijou. Un truc plein d'idées, d'inspiration, de travail, de gags, de peps. L'album a fait un four à la vente. Pochette trop provocante ? Musique trop inclassable ? Trop politiquement incorrect (musique de films porno) ? En tout cas, il n'a pas eu de promo, pas de radios. Plof. Tout le monde a été très déçu. Mais c'est aussi devenu un collector introuvable. Un machin culte. Un de ces albums que leurs propriétaires chérissent comme un trésor.
MON ZIZI
Cliquez sur le lien. C'est un fichier mp3, 5.32 Mo.
Cette chanson, "Mon zizi", c'est un gag. C'est pour ça qu'elle était en piste cachée, deux minutes après la fin du dernier morceau du dernier disque de la compil. Paroles de votre serviteur (vous aurez reconnu la finesse de style) musique et chant de Luigee. Pas invraisemblable que je sois aussi dans les choeurs, avec Charlie O.
L'excellente nouvelle, c'est que Quentin Rollet, qui a produit Bande Original, m'a dit l'autre jour qu'il en restait un plein carton, quelque part en Province. On va aller chercher ce carton et on va vendre Bande Original sur la boutique www.expliciteshop.com. Je vous dirai quand ce sera fait. Chouette !
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18h 38
Reçu un courrier pétri d'intelligence et de gentillesse. Je vous le copicolle ici. Je ne le fais pas par orgueil ou vanité. Je le fais parce que ça me fait terriblement plaisir de voir que certains décèlent parfois, dans le genre que je pratique, autre chose qu'une accumulation de barbaque. C'est donc que je ne suis pas forcément totalement dingue quand je cherche de la beauté et de l'intelligence dans mon travail. Ou alors que je ne suis pas le seul dingue. Ce qui est également rassurant.
"Bonjour cher John
Quelques jours, déjà, que je passe en autiste à lire ton blog, et le précédent. Gros choc, belle découverte. J'aime les gens qui cherchent, qui s'interrogent.
Personnellement, je ne suis pas hyper fan de porno. J'en consomme un peu, comme tout le monde, et les tiens me touchent. Mais je t'aborde, en tant qu'auteur, plutôt versant cinéma que versant porno. Tu parles, dans ton premier blog, de ton envie, un jour, de réaliser une grande oeuvre, quelque chose comme "L'empire des sens". Pour moi, ton oeuvre existe déjà, puissante et forte, plus vraie que la plupart des choses qu'on voit au cinéma.
Je crois qu'il y a deux types d'auteurs : les gros et les maigres. Les premiers créent par hypertrophie, par rajouts : ils créent de beaux objets extérieurs à eux-mêmes, de beaux objets finis. Les seconds travaillent par amaigrissement, ils visent une pureté du geste, une transparence des dispositifs. Ils créent des objets intérieurs, brutes et puissants. Les maigres sont plus prolifiques que les gros. Tu fais de toute évidence partie des maigres.
Je suis particulièrement touché par la manière dont tu utilises ta voix, dans tes vidéos : cela m'évoque les portraits d'Alain Cavalier, dont tu te rapproches un peu. Cette voix, en off, douce et tendre, c'est tout le cinéma que j'aime. Un cinéma qui montre ses ratures et ses hésitations, qui ne ment pas sur sa finalité. Un cinéma transparent et profond.
J'aime follement tes vidéos sur explicite. Quelle que soit la situation, il y a toujours construction, émotion. Ton oeuvre, elle est là, dans l'accumulatif, l'approximatif, le vrai... Comme celle des grands auteurs dont tu te rapproches, chez qui l'oeuvre et la vie se confondent tout le temps, et dont les envies de cinéma étaient essentiellement dictées par l'Amour et le Désir : Jean Rouch et Fassbinder. Ces deux cinéastes ont énormément tourné, énormément aimé, et tenaient, à travers leurs films, la chronique intime, touchante, de l'histoire de leur regard.
Je suis documentariste, je fais des films sérieux, dont je débats avec des gens sérieux. Dans tes problématiques, obscur pornographe qu'on empêche de travailler, je retrouve toutes les miennes. A bas cette ghettoïsation qui t'interdit d'occuper en pleine lumière, dans le cinéma français, la place qui est la tienne.
Bien à toi, et merci pour tout.
F."
//// bavé par John B Root @ 11:52 AM
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