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mercredi, septembre 13, 2006

310. Les couples.


"Pourquoi les couples sont-ils difficiles à gérer ?" me demandez-vous dans vos emails. Parce que les exigences d'un travail professionnel sur l'image sexuelle est parfois incompatible avec les attentes privées du couple. Des exemples ? Il y en a plein.
- Monsieur accompagne Madame et assiste à la séance. Le regard de Monsieur sur Madame empêche Madame de faire du bon boulot. Le show, elle le fait pour Monsieur et non pas pour l'objectif. Je ne peux pas, dans ces conditions, obtenir le meilleur de Madame. Et si je demande à Monsieur de s'écarter pour que Madame soit plus concentrée, tout risque de se briser puisque la seule motivation de Madame est, au fond, de faire plaisir à Monsieur avec cette séance.
- Monsieur et Madame ont confondu mon plateau et un club échangiste. Ils insistent pour faire une scène ensemble, pour leur plaisir. Mais on ne s'improvise pas hardeur. C'est un métier. Monsieur est troublé par l'ambiance pas familière, les lumières, la maquilleuse, moi... et il ne bande pas. Ca dure, ça dure. Parfois ça finit par marcher et j'obtiens une scène en perdant énormément de temps et au prix d'importants efforts diplomatiques. Parfois ça ne marche pas du tout. Et alors, en plus, je suis au centre d'un drame conjugal.
- Madame prend son pied comme une Reine avec un(e) autre que Monsieur et Monsieur souffre.
- Madame, comprenant que Monsieur souffre en étant tenu à l'écart des orgasmes de Madame, ne jouit plus du tout et rate toutes ses scènes. Ambiance de tournage plombée. Repas collectifs du soir transformés en funérailles du couple.
- Madame fait des scènes avec d'autres que Monsieur et Monsieur fait des scènes avec d'autres que Madame. Mais Madame et Monsieur se sont crus plus forts qu'il ne l'étaient. Le soir du tournage, pas la peine d'allumer la télé, le psychodrame est dans la salle.

Vous en voulez d'autres ? Non, ça va, vous avez pigé.
Eléa, qui a travaillé avec son mari en studio il y a dix jours (et ça n'a pas été simple, croyez-moi) m'a écrit un email dans lequel elle me disait "c'était bien, mais c'était trop professionnel" Ensuite, elle a téléphoné à Yulia pour l'inviter chez elle faire une fête à trois. Typique.

Je suis fabricant d'images, Monsieur et Madame. Pas sexologue. Si je vous paie, Madame - et que ce n'est pas vous qui me payez - c'est que je ne suis pas à votre service pour porter votre chandelle et vous offrir des images privées de votre sexualité de couple mais que, au contraire, c'est vous qui êtes au service de mes images.

Pas facile, hein ?
Non. Mais personne n'a prétendu que c'était facile.



"Mais alors, John, pourquoi tu ne travailles pas seulement avec des pros?"
Parce que je suis très attaché au plaisir sincère, ingénu, à la prise de risque, l'aventure ; j'aime travailler sur des terrains vierges, avec des nanas qui n'ont pas pris de mauvaises habitudes de gymnaste professionnelle un peu blasées. Le prix à payer pour cette préférence, des fois, c'est ce que j'ai décrit plus haut. Mais ça en vaut la peine. Et, des fois, ça se passe très bien.

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Tiens, ça a inspiré Fred, cette affaire.
Hop.


//// bavé par John B Root @ 11:01 AM

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