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lundi, juin 26, 2006
248. Parlons un peu de cinéma.
"Salut John! J'ai découvert il y a très peu ton sexblog, j'ai lu quelques posts et tes réflexions sur ton art m'ont interpellé. J'ai vu la plupart de tes films, bien que je ne sois pas un gros consommateur de pornos (mais bon ne soyons pas hypocrites, je t'épargne le coup du "je suis tombé sur un de tes films par hasard!", y a rien de honteux à regarder un petit porno de temps en temps, ça peut même faire du bien pour certains !) et en comparant aux autres films que j'avais vu, il y avait vraiment quelquechose qui s'en dégageait. Même si certaines scènes me déplaisent et que je trouve ça parfois limites ou bestiales (je t'évite le fameux mot "obscène" pour éviter de relancer le débat!), tu t'efforces toujours de créer une oeuvre, avant que ce ne soit un porno. Des ambiances, une histoire, une narration, des scènes de comédie (enfin bon ça, c'est pas le fort de ce genre de films mais bon on progresse!!) et donc à certains moments une identification à tes personnages, un attachement, une envie de les suivre dans leurs pérégrinations. Grâce à ces considérations, on en vient à frémir, à éprouver du désir et des sentiments sur certaines scènes (autres que les dps, éjacs faciales et partouzes de rigueur ;) ) Je vais te donner deux exemples concrets: tout d'abord Concupiscence (désolé de le ramener sur la table, apparement tu le considères comme un de tes plus mauvais films ...) et cette scène avec la ravissante Andréa Teeny, dont le charme et le naturel opère tout de suite. Au fait, que devient-elle? Ensuite, Le Principe de Plaisir et cette scène pleine de fraîcheur entre Titof et Daniela Rush. Cette petite chambre cosy, cet éclairage naturel, cette intimité et cette douceur dans les caresses. Ces petits dialogues candides mais néanmoins touchants. Mon cher John, j'aime le porno quand il est bien fait comme ça, quand il est représentatif de sentiments et d'une sexualité authentiques. Et ce, même s'il est vrai que le mot "authentique" n'a pas la même signification pour tout le monde. En parlant de Daniela Rush, que j'ai toujours trouvé sublime, j'ai appris récemment qu'elle avait eu un accident de la route en 2002 et qu'à ce jour elle était toujours en rééducation. Tu as des nouvelles? Sais-tu où je pourrais la contacter pour lui envoyer un petit message de soutien? Je sais aussi bien que tu es soumis aux lois du marché et que tu dois satisfaire tous les publics et qu'il est de plus en plus gourmand en matière de performances sexuelles, poussant à des actes de plus en plus extrêmes. C'est dommage (le gonzo = beurk). Tu mets peut être aussi tes fantasmes en image, mais je pense que tu as une certaine ironie et distance par rapport à tout ça. Ce qui m'avait aussi frappé chez toi, c'est ta culture cinématographique. Quelles sont tes références? Je sais que tu aimes bien Pasolini. D'autres maîtres italiens néo réalistes. C'est une période que j'aime bien également. Le cinéma pour dire, montrer, dénoncer et tordre le coup aux idées reçues. Je vais m'arrêter là. J'espère que tu liras mon message et que peut être tu le posteras sur ton blog (ça me ferait plaisir de lire en direct ta réponse ;) ) J'espère que c'est pas trop long!! A la prochaine John. Bien amicalement. Dominique."
Si si, c'est trop long. Mais comme c'est gentil, on te pardonne, Dominique. "Concupiscence"? C'est vrai que c'est sans doute celui de mes films que j'aime le moins. Il y a des chouettes moments (le rêve en bleu avec Andrea, la partouze dans les bains Rudas, la voltige aérienne, l'arrivée dans Budapest avec Andrea dans le taxi..) Il y a aussi, dans ce film, une douce folie due au fait qu'il a été tourné au jour le jour. Mais l'ensemble est très maladroit, bordélique et la post-synchro, bricolée au bureau, est calamiteuse. Daniela et Titof? Oui, c'était une jolie scène et la musique de Charlie O lui apporte beaucoup. Je n'ai pas de nouvelles de Daniela. J'ai entendu dire, comme tout le monde, qu'elle s'était détruit les jambes dans un accident de voiture. Depuis, silence. Si quelqu'un a des nouvelles... En fait, ce qui rend mes films un peu amusants, c'est qu'ils sont schizophrènes. Soit ils présentent des scènes sentimentales, des attachements amoureux ou nostalgiques, plutôt doux-amers, soit ils plongent dans des scènes d'orgie provocantes, brutales, excessives. Docteur Jekyll et Mr Hyde. Le cinéma ? Ben oui bien sûr. J'aime toutes sortes de cinémas. et c'est toujours la forme qui prévaut dans mon boulot, qui me donne l'envie, l'impulsion. C'est une vision d'ensemble du film, un ton, une musique, un rythme. J'ai toujours essayé de ne jamais fonctionner sur les mêmes règles, de film en film. Récit sujectif syle "la dame du lac" pour Concupiscence, docu-fiction et effets de mises en abyme pour "Sextet", délire visuel pour "Elixir". J'ai pas encore essayé le dogme pur et dur parce que j'ai peur que ça fasse trop ressembler le film à de l'amateur bâclé si c'est pas parfaitement réussi...
Mais je ne suis pas d'accord avec toi sur le gonzo = beurk. Le gonzo, c'est quoi ? C'est du sexe sans scénario, sans béquilles narratives. Eh bien, ca peut être formidable, le gonzo, si c'est bien fait. Et ca n'exclue absolument pas les recherches formelles. Du gonzo, c'est ce que je fais tous les jours pour mon site waibe explicite. Et là aussi, comme dans les films, j'expérimente. Un exemple : voici une très simple scène de masturbation solo avec la ravissante Sonja. J'aurais pu la filmer de mille façons différentes. En un seul plan séquence, en subjectif, en clip, en plans fixes, en fondus-enchaînés. J'ai choisi une construction cut, nerveuse, qui rendait à mon sens mieux compte de la montée du désir. C'était déjà un choix de cinéma, ça. Modestement. Humblement. Artisanalement.

Cliquez sur l'image pour voir le début de la vidéo.
Ouala. Ai-je bien répondu cher monsieur ?
//// bavé par John B Root @ 11:03 AM
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