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samedi, mai 06, 2006
205. Peugeot (encore ?)
Samedi. A quatorze heures, Maya sonnera à la porte du bureau pour faire sa première scène de hard. Faut que je range avant qu'elle arrive. C'est le souk, ici.
"Ding dong, vous avez du courrier."
"Salut l'ami,
Pol et Thibaut, voilà deux textes que je trouve à la fois intéressants et touchants. Des gens avec qui on peut avoir envie de dialoguer, pas de ceux qui vous balancent leurs certitudes à la gueule comme des évidences. Quel bonheur par les temps qui courent...
Je trouve ta réponse à Pol excellente. J'y ajouterai ceci: le noeud du problème pour ceux qui ressentent la même chose que lui est peut-être bien dans ces mots : "[le] respect que l'on doit à l'Humain avec un grand "H" [...] dans toute sa spiritualité, dans toute son animalité". Il me semble que dés lors qu'on met une majuscule à "humain" on rend l'acceptation de son animalité bien difficile. Car cette lettre capitale nous situe tout de suite dans le domaine de la transcendance, du sacré, du divin, du spirituel, de quelque chose en tout cas de l'ordre du "supérieur". Or quoi de plus animal (donc éloigné du divin, du spirituel) à la base que le sexe ? Pour tenter de faire cohabiter ces impératifs contradictoires les hommes ont fait preuve de beaucoup d'imagination pour le meilleur comme pour le pire. Ça va de la sacralisation du sexe pour l'élever vers le divin, comme dans certaines religions asiatiques ou africaines, à sa diabolisation comme instrument du démon dans nos monothéismes. Dans notre monde moderne prioritairement marchand et individualiste (je ne porte pas ici de jugement, je constate) chacun se retrouve seul à tenter de concilier ses conditonnements ou ses choix moraux avec la vie comme elle va. Alors qu'a-t-on le droit de vendre, qu'est-ce qui relève exclusivement du don ? La réponse varie infiniment au gré des valeurs de chacun et dépasse de loin le seul domaine du sexe (voir par exemple les différences de législation dans le monde concernant le don d'organes ou de sang).
Amitiés
François
PS: je suis sûrement un peu bouché, mais j'ai pas compris le titre du post d'aujourd'hui... :("
Et pis v'là Thibaud.
"Juste un petit mot en réponse à ton petit mot:
j'aurais dû être plus précis à propos de cette fille mais de toute façon je ne me souviens plus de son nom.
Je me suis peut-être trompé, tu ne couchais peut-être pas avec elle. Tout ce que je sais, c'est que c'était avant Lola. Ça j'en suis sûr. Je ne suis plus abonné à Explicite mais je me souviens que la fille dont je parle était notamment dans une série (faite par toi et Loulou) devant une fenêtre ensoleillée, en campagne / dans une sorte de manoir (difficile à dire) et ensuite sur des draps blancs.
Bref, étant donné que tu invitais cette femme à dîner le soir et que vous êtes rentrés tous deux chez toi ensuite, je me suis dit que vous n'alliez pas jouer à la playstation toute la nuit ensemble :) Si je me suis trompé, autant pour moi.
En ce qui concerne Lola, je me souviens bien, de par ton blog, à quel point cette histoire était solide, et suis vraiment triste que ça n'ait pas pu continuer entre vous deux. Je sais que tu as besoin d'amour, de "tendreté" comme dirait Mahé dans Inkorrekt(e)s, et quand je parlais de la fille du restau, je ne voulais pas sous entendre que tu ne pouvais pas vivre de relation amoureuse, bien au contraire.
Par contre, je pense qu'il doit être difficile de concilier le quotidien familial / amoureux et la vie de pornographe, c'est ce que j'abordais dans mon précédent mail. Ça me fait d'ailleurs penser au très beau film de Bertrand Bonello "Le Pornographe", dans lequel on voit la difficulté de ton métier....
Je ne peux pas traîner plus ce soir, mais je reviendrai te causer de tout cela, avec un peu plus de recul (là j'écris sur le vif) dès que j'aurais un peu de temps pour y songer.
Thibaut"
Ah ? C'était sans doute Emma Guns, alors. Ben, c'était pas un Kleenex non plus, je te rassure.
Concilier les deux ? Oui, Thibaud. C'est difficile. Carrément difficile.
Et pis v'là le très excellent JJP dans une oeuvre mineure, certes, mais toujours d'une belle qualité artisanale.
Et pis...
Et pis plus rien. Faut que j'aille ranger.
Une photo, une photo.
Rah zut... Bon.
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Et pis je viens à l'instant de recevoie çui-là.
"Bonjour,
Que de choses intéressantes sur ton blog ces jours-ci. La discussion s'élève et j'apprécie lorsque tu te confies. Ton "revirement" de vie m'intrigue. Tu dis avoir changé du tout au tout pour devenir pornographe (le mot est-t-il bon ?) à 35 ans. Mais quel a été le déclic ? Une rencontre ? Une occasion ? Un raz-le bol ?
Qu'est-ce qui a bien pu te faire dire "bon, ça y est, je me lance", et comment t'y es-tu pris ? Personellement, même si j'étais décidé (pas encore, mais j'y pense de plus en plus), je ne saurais pas par où commencer. Photos ? Film ? Où / comment trouver les modèles ? Où / comment vendre le produit ? etc...
Et puis encore une chose, plus personelle. Ta famille. Tes parents.
Tes (anciens?) amis. Sont-t-ils au courant ? L'ont-t-ils été très vite ou bien ça a pris du temps ? Comment l'ont-t-ils pris ? Un tel virage, surtout dans notre société soit-disant "bien pensante" ne doit pas être aisé tous les jours. J'aimerais en savoir plus...
Eric.
http://www.enee-art.net/
PS: Bravo pour ta dernière découverte. Maya est sublime !"
Cher Eric. J'ai répondu des centaines de fois, dans "Porno Blues", dans des tas d'interviews, sur le précédent blog (Inkorrekt première saison)à toutes les questions que tu poses là et je ne vais pas le refaire ici. Mais merci pour ton email et le lien vers ton site.
Amitiés
monsieur Jonebi.
//// bavé par John B Root @ 11:53 AM
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