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samedi, avril 15, 2006
186. Le plus beau porno du monde.
A chaque fois que j'ai pondu un film, le scénario, l'idée du film précédait de longtemps le tournage. Souvent, le scénario était écrit un an à l'avance et il me suffisait de l'adapter aux contraintes de la production. Parfois, il ne restait pas grand-chose de l'idée de départ. Le Principe de Plaisir, au début, était un hénaurme script qui racontait les errances d'un petit gigolo fraîchement débarqué à Paname. Pour cause de manque de sous, je n'en ai gardé que l'idée de l'Américaine excentrique et de sa secrétaire dont le héros va tomber amoureux. Sex Dreamers, dans sa première version, faisait plus de trois cents pages. Sextet, deux cents pages, French Beauty 180...
Là, pour ce film du mois de Mai, je n'ai rien. Si. J'ai la connaissance précise des contraintes de production et un savoir-faire suffisant pour éviter de me piéger moi-même dans un projet impossible. J'ai d'abord pensé tourner un film entièrement vu par les caméras des téléphones mobiles des personnages. Une sorte de "Liaisons dangereuses" à Paris, par visiophones interposés, qui aurait raconté les destins symétriques d'un Dom Juan cynique et d'une amoureuse blessée. Autant le résultat aurait sans doute été intéressant, autant le tournage lui-même me faisait peur. Trop contraignant, trop lourd à porter, trop de lieux, trop de tout. Puis j'ai joué avec l'idée de donner une suite à XYZ. Antoine et Brutus (Titof et Seb) cinq ans après. Bof. Pourquoi ça et pas autre chose ? Je n'en ressentais pas la nécessité. J'ai aussi pensé tourner cette fois, enfin, mon film de fantômes, celui dont j'ai envie depuis longtemps. Trop cher, trop technique, trop de scènes avec effets spéciaux, trop de scènes de nuit pour un aussi petit budget. Et puis, en ce moment, je ne suis pas si solide que ça et j'aurais peur de me faire peur avec des fantômes. Non.
En réfléchissant au projet, à Carcassonne, j'en suis venu à la conclusion qu'il fallait que je clarifie mes ambitions. Je n'ai jamais eu si peu de sous et si peu de temps pour faire 90 minutes. Alors, sur quoi concentrer mes efforts ? Sur l'efficacité du film en tant que produit de consommation érotique. Oublie les constructions scénaristiques trop complexes, les ambitions cinéphiliques mal t-a propos, Jonebi. Tu feras peut-être du cinoche un jour, si t'en as encore envie. Mais aujourd'hui, c'est pas ça, le deal. C'est juste un bon film aphrodisiaque et léger que tu dois faire. Un qui aura du succès. Un qui permettra une bonne version soft pour les marchés internationaux, et une version hard sans histoires, du genre de celles que Canal Plus ne sera pas tenté de censurer. Un dédramatisé, un paisible, un rassurant. Un joli. Un modeste et bien foutu. Pointalaligne.
Hier, à l'heure du déjeûner, c'est ce bon Patrick David qui m'a soufflé l'idée. "T'as pas d'idée qui tienne debout ? Ben t'as qu'à raconter ça. La panne d'inspiration." Au début j'ai pas percuté. Bof. l'histoire dans l'histoire. L'angoisse de la page blanche. La mise en abymes. "Providence", "Le magnifique"... C'est un poncif. Il y a vingt-cinq ans, mon premier court-métrage, primé en festivals, "Deus ex Machina" racontait déjà ça, avec Jean Luc Bideau dans le rôle de l'écrivain.
Mais euh ? Mais si... ? Et si, justement c'était...? Oui oui. C'est une bonne idée. C'est LA bonne idée. Elle m'amuse. J'ai déjà des images qui viennent. C'est une bulle de savon, une idée légère, un divertissement capable de porter des situations drôles et variées. J'avais écrit, il y a trois ans, un scénario qui s'intitulait "le plus beau porno du monde" et qui racontait les déboires comiques d'un réalisateur de cul novice qui tournait une pauvre comédie de patronnage alors que dans sa tête, les scènes étaient somptueuses, felliniennes. Ca ressemble un peu. Je peux me servir de bouts de ce scénario-là. Les gags.
J'attaque l'écriture cet après-midi. Banzaï. Mais il y a une question à laquelle je n'ai pas répondu concernant ce film. Une question d'importance. Est-ce moi qui jouerai le rôle du scénariste ? Est-ce que je vais faire mon Tinto Brass ? Ou bien est-ce que je prendrai un acteur dans ce rôle ? Si Francesco Malcom répondait présent sur le film, je n'hésiterais pas et je lui donnerais le rôle... Appelle, Francesco, décide-toi, j'ai besoin de savoir.
Une photo, une photo ! Je reçois décidemment des courriers bizarres. Je me suis fait incendier, par email, par un qui me reproche mon p'tit montage de Yulia en diablesse hier. Hé, m'sieur, je ne suis pas ton psychanalyste, ni le curé de personne, ok ? Tiens, v'là une autre diablesse pour achever de te mettre en rogne. Ally Mac Tyana.

//// bavé par John B Root @ 1:20 PM
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